On les imaginait sereinement installées dans la niche d’un linguisme régional un peu daté, on les découvre en péril mais porteuse d’une offre pédagogique qui séduit de plus en plus. Les calandretas, ces écoles maternelles et élémentaires immersives en occitan, vont bien. Et elles vont mal. Côté positif, une réputation flatteuse de rampe d’accès à des « parcours d’excellence » bilingue et multilingue qui ne se dément pas : « En ce moment, pour mettre son enfant en calandreta, il faut quasiment l’y inscrire avant de l’avoir conçu ! » assure l’avocat toulousain Jean‐François Laffont, président de Convergence occitane, un collectif d’associations occitanistes créé en 1998. Côté sombre, une économie très fragilisée par la baisse des aides de l’Etat, en l’occurrence le non‐renouvellement des emplois‐aidés, jugés couteux et pas efficaces par le gouvernement. « En Midi‐pyrénées, 20 postes n’ont pas été renouvelés ou n’ont finalement pas été créés, explique Gaëlle Pujol, coordinatrice de la fédération Calandreta Midi‐Pyrénées. Et 33 doivent se terminer d’ici à la fin du mois de juillet. Tout cela ça a rendu les choses très compliquées pour les petites écoles. Certaines ont fait le choix d’embaucher des CDD mais ce sont des dépenses supplémentaires difficiles à assumer ».
En 1980, la première calandreta nait à Pau. Aujourd’hui, la Confederacion Calandreta, qui rassemble 6 fédérations (Aquitaine, Auvergne, Limousin, Languedoc, Midi‐Pyrénées, Provence), regroupe 72 établissements dans 19 départements : 67 écoles, 4 collèges et 1 lycée …