Les multiples visages de l’extrême‐droite toulousaine

A Toulouse, la mouvance d'extrême-droite se rajeunit et ses groupuscules sont actifs sur la toile. Mais dans une ville où la tradition antiraciste demeure forte, la faiblesse des effectifs leur impose une certaine discrétion. Etat des lieux.

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Action de Génération Identitaire sur la place du Capitole le 30 mars 2018. Photo: Sylvain Morvan.

« Une enquête sur l’extrême‐droite ? Ah, vous ne trouverez rien ici sur ce sujet… » Ce vendredi soir de fin avril, le sourire un peu crispé, Quentin Lamotte, élu du Front National au Conseil régional, la trentaine, veste grise, chemise blanche, pantalon noir et barbe bien taillée, anime une « réunion publique pour construire l’alternative politique dont Toulouse a besoin ». Le rendez‐vous est annoncé de longue date sur les réseaux sociaux mais l’ambition semble modeste : seules 25 chaises ont été installées dans la petite salle de la chapelle Saint‐Michel, qui jouxte l’ancienne prison. A 20h15, neuf sont occupées. Une jeune femme prend des photos de la soirée. Elles seront publiées, cadres resserrés, sur Twitter. Un peu plus tard, un jeune homme s’installe, adressant un signe amical à la photographe. Pour le reste, la moyenne d’âge tourne autour de 60 ans.

La scène est emblématique de la situation de l’extrême‐droite à Toulouse : des cadres rajeunis, une activité et une présence digitales affirmées (la page Facebook du FN 31 compte 8300 abonnés) mais des rangs dégarnis. Pas facile de mobiliser dans un département « historiquement socialo‐communiste », grince Quentin Lamotte, courtier en assurance et trésorier départemental du parti. Il revendique malgré tout autour de « 3000 » adhérents en Haute‐Garonne, « dont le gros est sur Toulouse ». Pas ce soir‐là, visiblement.

Le FN, qui ne compte d’élu ni à la mairie ni à la métropole ni au département, est la principale force d’opposition à la majorité socialiste/gauche plurielle au conseil régional d’Occitanie : 39 élus estampillés Front National – Rassemblement Bleu Marine y siègent depuis janvier 2016. Parmi eux, 7 représentants de Haute‐Garonne, dont deux venus de la droite traditionnelle : Maïthé Carsalade, historique de la période Dominique Baudis, et Chantal Dounot‐Sobraques, ex‐secrétaire départementale de l’UMP. Mais à 70 ans passés, ces deux femmes n’incarnent pas l’avenir. Pas plus que Serge Laroze, 78 ans en juin, ex‐candidat FN aux municipales à Toulouse qui fut épinglé pour ses mots croisés qualifiés de « bordeline » par Europe 1, ou Bernard Antony, figure de l’extrême‐droite régionale, ancien député européen, âgé de bientôt 74 ans.

Au niveau local, cette ancienne génération a laissé les places aux plus jeunes, tels Quentin Lamotte ou Julien Leonardelli, secrétaire départemental du parti et lui aussi trentenaire. Quels liens ces jeunes loups du FN toulousain entretiennent‐ils avec les autres formations d’extrême‐droite ? Avec Génération identitaire, par exemple, très en vue ces derniers temps ? « On connaît les responsables, mais on ne mène pas d’actions avec eux, on les regarde avec neutralité », assure Quentin Lamotte.

Identitaires passés et présents

https://twitter.com/actutoulouse/status/955867754833240065

En janvier dernier, le Cercle souveraineté et identité toulousain (CSIT) mène une maraude auprès des « SDF français », distribuant des sandwiches au …

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Par Emmanuel Riondé

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