C’est inédit. La diffusion payante du journal Midi Libre vient de passer en dessous de la barre hautement symbolique des 100000 exemplaires par jour. En un an, sur l’exercice 2017–2018 (de juillet à juin), la diffusion payée du quotidien régional est passée de 101423 à 98960 selon l’Alliance des chiffres pour la presse et les médias (ACPM). Ce qui représente une baisse significative de 4,72% par rapport à la période précédente. Soit l’érosion la plus importante sur les 17 premiers titres les plus diffusés en France, Midi Libre se situant désormais à la 13e place de ce classement. En à peine quatre ans, le journal a perdu 16859 exemplaires. Les ventes en kiosque s’effondrent aussi. L’édition montpelliéraine, sur son tissu urbain, ne constituerait plus que 7000 achats en kiosque, contre 30000 il y a quelques années. Un chiffre alarmant quand on sait que la vente au numéro reste encore bien plus importante (44%) que la version numérique (4,7%).
Malgré le rachat en 2015 par le groupe La Dépêche de Jean‐Michel Baylet, le titre de presse ne cesse de s’enfoncer. A l’époque, le business plan nommé Top 14 prévoyait de « gagner en productivité ». Il fallait « repenser toutes les organisations dans les rédactions, aux rotatives, à la régie (publicitaire, ndlr) », expliquait alors Bernard Maffre, le vice‐président du groupe. Il est donc prévu de faire partir 191 personnes, dont 40 journalistes, sur un effectif qui comprenait 942 salariés. Le but est clair : pour que l’acquisition devienne un succès, il faut en priorité réduire les charges. En ciblant notamment les journalistes pour lesquels un salaire annuel reviendrait à 75000 euros pour l’entreprise, d’après les chiffres régulièrement avancés en interne. Le calcul est simple : la …