« Quand Tugan Sokhiev a dirigé son premier concert avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse (ONCT), nous avons tout de suite constaté une véritable alchimie », se souvient le délégué général de l’ONCT, Thierry d’Argoubet. C’était le 27 octobre 2003, Sokhiev avait 26 ans. L’histoire d’amour dure encore : quinze ans plus tard, le jeune chef russe est toujours à la tête de l’orchestre. Une longévité rare. Son contrat, renouvelé en 2016 pour trois ans et qui comporte une option d’un an supplémentaire, court jusqu’à fin juillet 2020. Et après ? La prolongation de la star à Toulouse sera compliquée à obtenir. « Imaginez qu’on lui propose Berlin ou New‐York… Les chefs d’orchestre, c’est comme les joueurs de football », note Francis Grass, adjoint au maire à la Culture et président de la commission Culture de Toulouse Métropole.
Avant Sokhiev, Michel Plasson est resté 34 ans à la tête de l’ONCT, faisant émerger la capacité symphonique de l’orchestre. « Il l’a mis au firmament », estime Thierry d’Argoubet – dont l’épouse dirige l’association Grands Interprètes et le festival Piano aux Jacobins. Au départ de Plasson, les élus souhaitent recentrer l’orchestre sur son activité d’origine : accompagner le théâtre. « Les musiciens se sont mobilisés pour que l’orchestre continue à avancer sur ses deux pieds et Sokhiev a été recruté », se souvient Yves Sapir, violoniste du rang depuis 1983, délégué du personnel de l’Orchestre du Capitole et président de l’Union des syndicats d’artistes musiciens de France (SNAM‐CGT). L’arrivée de Sokhiev correspond donc avec l’affirmation de la polyvalence de l’orchestre, dans sa dimension symphonique, sa mission pédagogique et son rôle d’accompagnement des opéras et des ballets. Mais l’ONCT doit maintenant faire face à nouvelles contraintes financières.
Fleurons de la culture dans la ville rose, le Théâtre du Capitole et l’ONCT représentent plus d’un quart du budget de la culture de la métropole : 40 …