Le 15 octobre, dans l’Aude, des flots déchaînés ont emporté des vies, arraché des ponts, éventré des routes… En revanche, les 12 millions de tonnes de déchets bourrés d’arsenic, cyanure, plomb, bismuth et autres métaux lourds, stockés dans d’anciens bassins reconvertis en montagnes artificielles, et provenant de l’ancienne mine d’or de Salsigne, auraient été épargnés par la catastrophe. « A ce stade, nous n’avons pas constaté de risques de pollution. Des analyses sont en cours », jure Laurent Denis, responsable de l’unité interdépartementale Aude‐Pyrénées Orientales à la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) d’Occitanie, vers laquelle nous a renvoyé la préfecture. Ce n’est pas le constat fait sur place par Mediacités.
Digue ravagée et marre orangée
Au dessus de Salsigne, en pleine nature, le dépôt de Nartau, haut de 85 mètres, renferme plusieurs dizaines de milliers de tonnes de déchets : zinc, cadmium, cuivre, cobalt et surtout de l’arsenic qui, selon les analyses réalisées en 2007 par le bureau d’études ICF environnement, affiche des concentrations pouvant grimper jusqu’à 100 %. Juste à côté du dépôt, Mediacités a trouvé des traces blanches suspectes au bord de l’eau, qui pourraient contenir de l’arsenic, à un endroit où la barrière qui séparait le dépôt de Nartau du ruisseau a été en partie arrachée par la crue.
En dessous de Salsigne, en contrebas de la départementale 101, le bassin d’infiltration de …