Toulouse : comment la ville a détruit le club de foot des Izards

Le club du quartier des Izards, dont le nom demeure associé au terroriste Mohamed Merah qui y vécut, causait trop de soucis à la mairie. Celle-ci l’a fait disparaître, en l’asphyxiant financièrement, puis en fermant ses terrains.

Frédéric Mercadal
Frédéric Mercadal l'ancien président du club de football des Izards. Photo : Frédéric Scheiber.

L’association sportive des Izards était ce petit club de football dans lequel les jeunes de ce quartier défavorisé du nord‐est toulousain s’amusaient… jusqu’à l’été dernier. Plus encore que la maîtrise du ballon rond, l’AS Izards avait pour objectif d’ouvrir l’esprit de gamins socialement fragilisés. Mais aujourd’hui, le club a disparu, privé de terrains et de club house par la municipalité.

Son arrêt de mort est signé par Samir Hajije, conseiller municipal délégué chargé de l’intégration par le sport et des relations avec les clubs sportifs des quartiers prioritaires. « Par la présente, je vous prie de prendre acte que la Mairie de Toulouse ne renouvellera pas la mise à disposition des stades Rigal et des Violettes au profit de l’association sportive des Izards pour la saison 2018–2019 », écrit‐il au club dans un courrier daté du 14 juin. L’élu déroule ses arguments : il invoque une chute du nombre de licenciés, la rétrogradation de l’équipe seniors au plus bas niveau du District, le forfait de l’équipe réserve en octobre 2017, le fait qu’aucune licence ne soit enregistrée chez les jeunes, et la non collaboration des dirigeants du club à un audit censé en vérifier la bonne gestion. « Il en a résulté une rupture de confiance entre votre club et la Mairie de Toulouse », conclut‐il.

Dans un second courrier, Samir Hajije informe le club de « la dénonciation de la convention du 11 décembre 2003 de mise à disposition entre la Mairie de Toulouse et l’association sportive des Izards du bâtiment désigné « club house Stade Georges Rigal » à compter du 11 décembre 2018. » Pour les dirigeants du club, les arguments avancés ayant conduit à la fermeture des terrains, qui sont depuis verrouillés et pas entretenus par les services municipaux, sont fallacieux. 

Frédéric Mercadal, 44 ans, emblématique président …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 6 minutes

Favorite

Par Philippe Kallenbrunn

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif à atteint la moitié de l’objectif. Mais nous avons encore besoin de votre aide.
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes