Putsch avorté, procès à gogo, tracts assassins : ça castagne à Saint‐Orens

Dominique Faure, vice-présidente au Développement économique de Toulouse Métropole et maire de Saint-Orens, fait face à une vive contestation dans sa commune, où sa majorité se délite petit à petit. Révélations sur une guérilla inédite qui agace au sommet.

mairie st orens
La ministre Dominique Faure a été maire de Saint-Orens de Gameville de 2014 à 2022. Elle y est toujours conseillère municipale. Photo : Sylvain Morvan.

Décembre 2017. A Saint‐Orens, commune pavillonnaire de 11 000 habitants limitrophe de Toulouse, des conseillers municipaux de la majorité et de l’opposition s’activent en coulisses. Ils préparent une démission collective afin d’éjecter la maire centriste, Dominique Faure, qui est également vice‐présidente au Développement économique de Toulouse Métropole. Le Code électoral prévoit que lorsque le conseil municipal a perdu le tiers de ses membres et que les listes sont épuisées, il est procédé à une élection anticipée pour le renouveler intégralement. « Nous avons préparé cette tentative de putsch pour mettre un terme au mandat de Dominique Faure, raconte Caroline Colomina, alors conseillère déléguée en charge de l’activité des aînés. Il nous fallait 11 élus démissionnaires et s’assurer que personne ne souhaitaient les remplacer au conseil municipal. » Problème : une élue invitée à rejoindre la fronde avertit l’édile. Et le projet de putsch capote. Caroline Colomina se voit aussitôt retirer ses délégations et part grossir les rangs de l’opposition.

L’épisode en dit long sur l’ambiance délétère qui règne au conseil municipal de Saint‐Orens. L’affaire ne s’arrête pas là. Dans la foulée de son retrait de délégation, le 21 décembre 2017, Caroline Colomina adresse un courriel aux élus et aux agents de la commune pour expliquer pourquoi elle quitte la majorité municipale : « Résister, c’est aussi partir pour dénoncer sans subir ». Dominique Faure répond du tac au tac, dès le lendemain. Elle accuse son ex‐alliée d’avoir « tenté de « soudoyer »» une élue, ce qui justifierait son retrait de délégation. Un mail diffamatoire pour Caroline Colomina. La maire hérite d’une citation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Toulouse. L’audience devrait avoir lieu dans le courant du premier trimestre 2019. Dominique Faure, sollicitée à plusieurs reprises, n’a pas répondu à nos demandes.

Cinq élus de la majorité cités à comparaître devant le tribunal correctionnel

Le cas de Caroline Colomina n’est pas isolé. Depuis l’élection …

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Par Sylvain Morvan

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