On l’oublierait presque jusque dans nos mots. L’Arsenal est devenu université, la Cartoucherie s’est transformée en éco‐quartier et la mairie vient de préempter cinq hectares de terrains de l’ex-poudrerie pour l’intégrer au projet de « central park » de l’île du Ramier. Pourtant, le passé industriel, militaire et chimique de Toulouse est toujours bien présent. 17 ans après la catastrophe AZF, la ville n’a pas tout à fait fini de scruter ses poches souterraines de métaux lourds, de composés organiques volatils (COV) et autres substances polluantes.
Les directions régionales de l’environnement (Dreal) gèrent une base de données – Basol – recensant « les sites et sols pollués (ou potentiellement pollués) appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif ». Au total, Basol répertorie 78 sites pour l’ensemble de la Haute‐Garonne. Un chiffre qui inclut les sites déjà réhabilités, ceux qui demeurent sous observation, mais aussi une quinzaine de zones dont la dépollution n’a pas encore été achevée. « Les taux de dépollution sont fixés en fonction des études épidémiologiques internationales, précise Chloé Maisano, directrice de l’Observatoire régional des déchets et de l’économie circulaire en Occitanie (Ordeco, ex‐Ordomip), mais également en fonction de l’usage futur : habitat, local commercial ou site industriel ».
Si les principales réglementations en matière de sols pollués datent des années 1990, l’explosion de l’usine AZF, en 2001, a considérablement bouleversé certaines mauvaises habitudes …