Au pays d’AZF, le sujet est hyper‐sensible. Comment concilier la présence de sites industriels à risque, classés Seveso, avec une urbanisation galopante ? Pour Gilles Broquère, le maire de Fenouillet, le problème est résolu. Le dernier site industriel classé Seveso de sa commune, située au nord de Toulouse, a fermé cet été en catimini. Les nouveaux propriétaires américains de Finagaz, racheté au groupe Total en 2015, ont annoncé à la surprise générale la fermeture du centre de stockage toulousain par un courrier électronique lapidaire, adressé le 21 juin à la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) d’Occitanie.
Un mois plus tard, les inspecteurs de la Dreal constataient que les deux grandes citernes de propane et de butane étaient déjà vides. Ce site industriel de 3 hectares doit être démantelé dans le courant de l’année. Soulagé, Gilles Broquère demeure vigilant sur l’identité du prochain locataire – ou propriétaire – d’un terrain idéalement situé en bordure de l’ancienne RN20 qui voit passer 30 000 véhicules par jour. « Je ne veux pas d’une casse auto », avertit l’élu, qui ne cache pas son intention de reconvertir la friche industrielle en zone commerciale.
Limiter l’urbanisation autour des sites Seveso
La fermeture éclair de Finagaz apparaît d’autant plus étonnante que Total a lutté pied à pied, pendant dix ans, pour maintenir son activité en milieu urbain contre l’avis des élus locaux et des riverains. En juin 2017, le préfet de région avait signé le Plan de prévention des risques technologiques (PPRT) prévu par la loi « Bachelot », votée en 2003 après l’explosion de l’usine AZF. Ces plans sont censés limiter l’urbanisation aux alentours des sites Seveso. Mais ils sont critiqués par les riverains qui ne comprennent pas …