La grande exposition « Picasso et l’exil, une histoire de l’art espagnol en résistance » démarrera ce vendredi 15 mars aux Abattoirs, après plus de quinze jours de fermeture de l’établissement, nécessaires à l’accrochage des œuvres, et couvrant les vacances scolaires et le premier dimanche du mois. Une période d’affluence, cruciale donc pour la billetterie. « L’annonce de la fermeture de l’établissement a été faite au public au dernier moment. Une culture délirante de l’urgence s’est installée », explique Anne Santini, déléguée Sud.
Le syndicat, qui regroupe une dizaine d’agents sur une quarantaine de titulaires, alerte depuis deux ans la tutelle de l’établissement sur les « ordres et contre‐ordres permanents d’une direction (qui) épuisent les équipes. Depuis plusieurs années, le personnel souffre en silence pour maintenir le bateau à flot ». Il vient de lancer un appel à la grève pour la journée de vendredi. Les horaires d’ouverture au public pourraient donc être perturbés pour la première journée de l’expo Picasso. Ce sera en tout cas une première pour l’établissement : un préavis avait bien été déposé en juin 2017, mais la grève n’avait pas eu lieu.
Des « collègues proches de la rupture »
Le départ de l’ancien directeur de la communication Thierry Talard en juin 2018, après douze ans de loyaux services, ainsi que les arrêts maladie à répétition permettent d’illustrer ce malaise social. « On travaille les uns contre les autres », confie un agent. « Pour une exposition du Printemps de septembre, j’ai dû monter seul tout le rez‐de‐chaussée. Et dans le bilan sur les expositions d’été, on m’a dit que rien n’allait. J’ai fait un burn‐out, j’ai été arrêté trois mois et j’ai reçu un blâme car j’ai dit à une cadre A qu’elle était déloyale. Je ne tiendrai pas dix ans jusqu …