A Toulouse, péril en la demeure

Un logement sur vingt est déclaré insalubre à Toulouse. Mais les statistiques officielles semblent sous-estimer la réalité. L’habitat indigne concerne le parc privé comme le parc HLM. Les prix de l’immobilier obligent les plus démunis à accepter des logements dégradés. Au risque du drame, comme l'incendie de la rue Bayard, en janvier dernier, l'a rappelé.

Castalides
L'immeuble des Castalides, au Mirail, a longtemps été le symbole de l'habitat indigne à Toulouse. La Métropole a racheté les quelque 400 appartements et l’immeuble, peu à peu vidé de ses occupants, sera bientôt détruit. Photo : Frédéric Scheiber.

Le 10 janvier à 3 heures du matin le bâtiment situé 73 rue Bayard est la proie des flammes. Les quatre‐vingt‐quatorze occupants sont évacués de toute urgence. On compte deux blessés graves. Cet immeuble, autrefois hôtel Regina, ne faisait pas l’objet d’un arrêté d’insalubrité. Et pourtant… Plusieurs locataires dénoncent, juste après le sinistre, son « état déplorable », le manque d’entretien, les cafards, les fuites d’eau, des problèmes électriques… Selon un témoin, cité dans la presse locale, l’alarme incendie qui se déclenchait pour un oui ou pour un non n’a pas fonctionné ce 10 janvier où il y avait vraiment le feu.

A l’été 2018, le signalement d’un locataire avait permis la venue sur place d’un agent du Service communal d’hygiène et de santé (SCHS). Après cette visite une mise en demeure, concernant les seules parties communes, fut adressée au syndic, la Sogem, à qui la propriétaire, une personne âgée, avait confié la gestion du bâtiment le 24 juillet 2017. Mais la mairie n’a pas demandé à la préfecture de prendre un arrêté d’insalubrité. Et rien ne semble avoir bougé avant que le drame ne survienne.

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Par Bruno Vincens

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