Chapitre 1 : La méga‐commande de bus
Des bus toutes les 6 à 9 minutes en heure de pointe, de très tôt le matin à très tard le soir, reconnaissables grâce à leur design gris et argenté : c’est la promesse du réseau Linéo. Quatre nouvelles lignes doivent être mises en place d’ici la fin de l’année, puis quatre nouveaux axes sont prévus entre 2020 et 2025. Fin 2019, ce sont 151 bus (135 articulés et 16 standards) qui arpenteront les voies de Toulouse et communes environnantes. L’enjeu est de taille pour la municipalité puisque les transports en commun sont au cœur des sujets qui feront les prochaines municipales.
Pour répondre à la promesse d’un réseau de bus performant, il faut acheter des bus neufs. D’autant plus que Tisséo Collectivités (SMTC), l’autorité organisatrice des mobilités de l’agglomération toulousaine, se retrouve confrontée à une autre situation : l’arrivée en fin de vie des « bus AZF », ces bus achetés neufs après que l’explosion de l’usine toulousaine en 2001 a soufflé le dépôt de véhicules de Langlade. Au total, c’est une commande colossale, répartie entre 2020 et 2024, que va passer Tisséo : entre 200 et 250 bus roulant au gaz naturel pour véhicules (GNV). Ces achats vont concerner pour l’essentiel des bus dits standard (12 mètres), le reste étant constitué de bus articulés (18 mètres). Montant estimé de la future commande : 60 à 80 millions d’euros.
Chapitre 2 : La délibération du 10 avril 2019
Le 10 avril 2019, le temps est à l’orage sur Toulouse. Les membres du comité syndical de Tisséo se réunissent au siège de l’Esplanade Compans‐Caffareli pour voter un certain nombre de délibérations concernant l’avenir des transports en commun de la métropole. Parmi ces délibérations, la D.2029.04.10.8 acte une décision technique importante : pour acheter ses 200 nouveaux bus, Tisséo ne lancera pas elle‐même une procédure de marché public mais fera appel aux services de la CATP, une centrale d’achat spécialisée dans les transports en commun. Ce choix – légal – doit permettre à Tisséo de réaliser des économies puisque la CATP, du fait de la massification des achats et des économies d’échelle, obtient normalement des prix plus avantageux. L’avantage est aussi juridique et administratif : la CATP assume elle‐même les obligations de mise en concurrence imposées par le code des marchés publics.
Ce 10 avril, personne n’y trouve rien à redire. Tisséo a déjà travaillé avec cette centrale et ça s’est bien passé. Les élus, y compris le président du SMTC Jean‐Michel Lattes, votent la délibération. Une seule élue ne prend pas part au vote : Marthe Marti, 17e adjointe au Maire, conseillère métropolitaine, et membre du comité syndical de Tisséo. Cette abstention ne doit rien au hasard, comme nous le verrons plus tard…
Chapitre 3 : Les complications
Les délibérations de Tisséo, publiées sur internet, sont scrutées avec attention au 2 impasse Marcel Chalard, à Toulouse, dans le …