Saint‐Cyprien, promenade dans le futur quartier le plus cher de Toulouse

Longtemps délaissé, le quartier de la rive gauche de Toulouse est désormais en vogue. Son patrimoine architectural et son ambiance de “village” attirent de nouvelles populations et font flamber les prix de l’immobilier. Mais beaucoup d'habitants du quartier craignent que Saint-Cyprien perde son âme. Dernier volet toulousain de notre dossier sur la gentrification.

Saint-Cyprien-20
Un cycliste dans le quartier Saint-Cyprien, à Toulouse. / Crédit photo Romain Bizeul

De sa couleur vert‐de‐gris, usée par l’action du temps, le dôme surplombe la Garonne. Depuis 1758 et le début de sa construction, la Chapelle Saint‐Joseph de la Grave s’est érigée en symbole de Toulouse. Le monument est présent sur tout bon panorama touristique de la ville rose. Il symbolise aussi l’attractivité croissante du quartier de Saint‐Cyprien. D’ici à 2022, un projet immobilier haut de gamme va voir le jour à l’emplacement d’une partie de l’hôpital de la Grave.

Dans la cour du centre médical, le défilé est constant. Malades, personnel médical et badauds se confondent dans ce lieu chargé d’histoire. Christine Torrent, présidente de l’association Saint Cypr’ Quartier Libre, montre le bâtiment situé face au sud du dôme. « C’est celui‐ci qu’ils vont raser pour leur projet immobilier, pointe‐t‐elle. Maintenant, au lieu de services de santé, il y aura les appartements les plus chers de Toulouse. » Le projet de Kaufman & Broad, le promoteur, s’étend sur 25 000 m². Au programme : des commerces, une résidence hôtelière et des appartements. Les biens avec vue sur le dôme se sont vendus jusqu’à 1,5 million d’euros le T5, soit environ 12 000 euros le m2. Christine Torrent a, depuis sa naissance, vu la rive gauche de Toulouse changer du tout au tout. Au détour d’une balade, la fille de réfugiés espagnols raconte : « Quand j’étais enfant, Saint‐Cyprien était vraiment mal famé, à tel point que je n’osais pas dire d’où je venais. » Avec le projet Kaufman & Broad, c’est une nouvelle étape qui va être franchie dans la mue du quartier. Son quartier.

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 8 minutes

Favorite

Par Romain Bizeul

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a dépassé 75% de l’objectif. Aidez-nous à atteindre les 100% d'ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes