Au CHU de Toulouse, 1000 personnels soignants sur le pied de guerre avant le pic du Covid‐19

Selon le chef du service des maladies infectieuses et tropicales, l'hôpital pourrait être saturé au delà de 350 à 400 patients en réanimation. Le plus haut de l'épidémie est attendu pour courant avril en Occitanie.

L’hôpital Purpan à Toulouse
L'hôpital Purpan à Toulouse / © Google Streets

Avec ses 671 cas de contaminations confirmés, 300 patients hospitalisés et 30 décès, en date du 22 mars, selon le dernier bilan de l’Agence Régionale de Santé, l’Occitanie reste encore relativement épargnée par le Covid‐19. 

Le 20 mars, 30 personnes infectées par le virus étaient hospitalisées au CHU de Toulouse, dont 5 en soins intensifs de médecine infectieuse et tropicale et huit en réanimation, dont sept étaient intubées (sous respirateurs). Le plus jeune est âgé de 41 ans. « Ils ont tous des fragilités de type asthme ou pathologies respiratoires, sauf une personne âgée sans antécédent », précise Béatrice Riu, docteure responsable de la réanimation et du déchocage à Purpan. « Le premier signe qui caractérise les cas graves est une forme d’oxygéno-dépendance. Il faut alors les garder à l’hôpital car il y a un potentiel d’aggravation en moins de 24 heures », affirme‐t‐elle. Une seule personne était jusqu’à vendredi décédée du Coronavirus au sein du Chu de Toulouse : une femme de 84 ans, accueillie dans le service des maladies infectieuses et porteuse de facteurs de comorbidité.

« Il est difficile de dire avec certitude quand aura lieu le pic à Toulouse, mais on sent une accélération assez nette ces derniers jours, en particulier depuis jeudi. Le pic sera courant avril et on espère pouvoir l’écrêter un peu », affirmait, vendredi 20 mars, le Professeur Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses et tropicales au CHU. Un sentiment partagé par Vincent Bounes, responsable du Samu 31 : « Depuis quelques jours, l’activité se tend avec des patients ayant des syndromes respiratoires plus lourds. Habituellement, au Samu, nous adressons en moyenne 30 patients par jour au CHU. Désormais ce chiffre est multiplié par deux ou trois ».
400 lits et jusqu’à 350 respirateurs
Pour faire face à l’afflux de patients, le CHU de Toulouse a réservé 400 lits pour les patients du Covid‐19, répartis à égalité entre les sites de Purpan et de Rangueil. « On pourra étendre leur nombre jusqu’à 740, promet Marc Penaud, le directeur général du CHU. En temps normal, nous avons 83 lits en réanimation. Nous pourrons monter à 195 dans les jours qui viennent et aller jusqu’à 300 à 350 patients en ventilation. » Une centaine de lits de réanimation supplémentaires sont mobilisables dans le secteur privé, sur le bassin toulousain. Et autant de respirateurs, si l’on en croit le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).

Le professeur Delobel se montre prudent quant aux prévisions. « Actuellement nous sommes en capacité d’absorber 600 patients parmi lesquels 200 en réanimation. Mais si on allait au‐delà des 300 à 400 patients en réanimation, on pourrait se retrouver saturé », pr …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 9 minutes

Favorite

Par Armelle Parion, Pablo Tupin, Gael Cérez et Caroline Carissoni

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif à atteint la moitié de l’objectif. Mais nous avons encore besoin de votre aide.
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes