Fait‐il partie des élus qui « ont l’étoffe » d’un ministre, comme l’affirme sans hésiter Caroline Cayeux, la maire sortante (ex‐LR) de Beauvais ? A la tête de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), celle qui brigue un quatrième mandat, avec sur sa liste des candidats LREM comme son homologue toulousain, en est persuadée. Par ailleurs présidente de l’association Villes de France, regroupant des communes de taille moyenne, Caroline Cayeux ne tarit pas d’éloges sur le maire sortant de la Ville rose, candidat à sa propre succession. Et ne s’étonne pas que le Journal du Dimanche du 14 juin 2020 ait fait figurer Jean‐Luc Moudenc dans la liste de ceux qui pourraient être appelés au gouvernement lors du remaniement annoncé pour l’après‐municipales ou la rentrée de septembre, aux côtés du maire d’Angers Christophe Béchu (ex‐LR), du maire de Nice Christian Estrosi (LR) ou encore de l’ex-député PS, Jérôme Guedj.
« Moudenc ne serait pas contre être ministre sous Macron », croit savoir Philippe Laurent, secrétaire général de la puissante Association des Maires de France (AMF). La députée LREM (ex‐socialiste) de la sixième circonscription de Haute‐Garonne, Monique Iborra, se montre en revanche plus sceptique : « Je ne suis pas sûre qu’il soit intéressé par autre chose que les politiques locales et urbaines, peut‐être la Région. Je le vois moins ministre, sauf peut‐être des collectivités territoriales ou de la décentralisation », souligne‐t‐elle, admettant au passage, que, tout en étant LR, Jean‐Luc Moudenc est « parfaitement Macron‐compatible. Il a parfois pris des positions pas évidentes, comme lorsqu’il s’est prononcé favorablement sur le projet européen du président il y a quelques mois ».
L’intéressé balaie pourtant l’hypothèse du JDD d’un revers de main, affirmant qu’il refuserait un poste de ministre s’il était réélu au Capitole le 28 juin. En mai 2017, le président de Toulouse Métropole avait déjà été sollicité par Édouard Philippe pour former le premier gouvernement Macron. Il avait alors refusé. Ce qui ne l’avait pas empêché de signer, la même semaine, l’appel lancé par une vingtaine de personnalités des Républicains « à répondre à la main tendue d’Emmanuel Macron ».
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