Sigfox brille comme un exemple d’innovation à la française depuis sa création, en 2009, par Ludovic Le Moan et Christophe Fourtet. En dix ans, le fleuron des objets connectés n’a longtemps eu de cesse que de recruter. Elle compte désormais 210 salariés en France et 287 dans le monde, selon les chiffres de la direction de fin octobre. Chantre de la Zéro G, son PDG Ludovic Le Moan affiche sa proximité avec le président Emmanuel Macron qui lui a remis la légion d’honneur et l’a emmené en voyage d’affaires dans la Silicon Valley et en Chine.
Sur le papier, la pépite a tout pour séduire. Pionnière dans les réseaux sans fil à bas coûts et à faible consommation énergétique, Sigfox a réinventé la transmission de données de taille réduite entre les appareils connectés et a généré autour d’elle un écosystème de jeunes pousses, baptisé l’IOT Valley par son patron. Elle a levé 280 millions d’euros ces dix dernières années et convaincu une bonne vingtaine d’actionnaires, parmi lesquels Bpifrance, les fonds Idinvest Partners et Elliott management, mais aussi des industriels comme Air Liquide, GDF Suez ou Total et de gros opérateurs télécom comme l’espagnol Telefonica.
Pourtant, malgré la présence du réseau Sigfox dans 72 pays, l’entreprise est encore très très loin du milliard d’objets connectés visé en 2023 – elle n’en compte que 16 millions. Indicateur majeur pour ses actionnaires, le chiffre d’affaires de l’entreprise stagne alors que l’équilibre financier n’est pas encore atteint. C’est dans ces conditions qu’est tombée la nouvelle à la fin de l’été : l’annonce d’un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) pour se séparer de 13 % de ses effectifs. En septembre, 47 postes ont été supprimés en France. Les derniers départs ont eu lieu fin novembre.
Une nouvelle stratégie pour augmenter ses revenus
« Le marché des objets connectés est plus long que prévu [à décoller] », reconnaît Ludovic Le Moan. Les ventes d’antennes aux sociétés partenaires, qui déploient le réseau dans le monde, ont ralenti. Leur déploiement a notamment été gelé par la pandémie du coronavirus. Selon