Plainte pour harcèlement : la défense bancale du député de Haute‐Garonne Pierre Cabaré

Accusé de harcèlement moral et d’agression sexuelle en 2019 par sa suppléante et collaboratrice, le député LREM Pierre Cabaré dénonce une cabale politique fomentée par ses anciens alliés PRG de Blagnac. Une ligne de défense difficile à vérifier.

Cabaré
Le député Pierre Cabaré, lors du vernissage de l'exposition pour les droits des femmes, "D'elles en elles", au Centre social Raymond IV, à Toulouse, en mars 2019 / © FB Pierre Cabaré

Deux ans après le début de l’affaire qui l’oppose à sa suppléante et plusieurs anciens collaborateurs, Pierre Cabaré sort de son silence (voir l’encadré En coulisses ci‐après). Le député La République en marche (LREM) de la première circonscription de Haute‐Garonne, dans l’ouest toulousain et à Blagnac, dénonce une manigance politique. Nous avons tenté de vérifier ses affirmations… sans toujours y parvenir.

Principale plaignante dans cette affaire, son ancienne collaboratrice parlementaire et toujours suppléante, Lucie Schmitz, l’accuse d’agression sexuelle et de harcèlement moral. Elle dénonce, entre autres, des mains aux fesses et tentatives de l’embrasser à plusieurs reprises à partir de 2017, notamment dans le cadre de son travail. Après s’être mise en arrêt maladie en février 2019, elle a saisi l’inspection du travail en avril, puis a porté plainte en août de la même année. « Ces faits n’ont jamais eu lieu et sont rigoureusement faux », affirme le mis en cause qui a licencié sa salariée dans la foulée.

Lucie Schmitz conteste son licenciement devant les prud’hommes de Toulouse, tout comme un autre ancien collaborateur, Grigori Michel, qui a saisi les prud’hommes de Paris début 2019. Pierre Cabaré a porté plainte, en juillet de la même année, pour dénonciation calomnieuse contre ses deux salariés. Il leur reproche d’avoir chacun versé de fausses attestations dans l’affaire judiciaire de l’un et de l’autre.
Une défense alambiquée
Pour se défendre, le député explique que ses ex‐collaborateurs n’auraient pas supporté ses remontrances sur la qualité de leur travail, notamment dans le suivi des dossiers d’administrés. Lucie Schmitz n’aurait pas supporté que le député lui demande de rendre des comptes sur un possible conflit d’intérêts dont elle pourrait, d’après lui, faire l’objet. La députée suppléante a acquis des parts, en 2019, dans Manatour. Cette entreprise, spécialisée dans le tourisme industriel, gère en délégation de service public le musée aéronautique Aeroscopia pour le compte de Toulouse Métropole depuis cette année, et précédemment pour la mairie de Blagnac.

Lucie Schmitz est‐elle en conflit d’intér …

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Par Pauline Chambost

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