Un prêtre en rupture de ban avec l’Église catholique a‑t‐il abusé de la confiance de ces ouailles en détournant leurs dons destinés à la restauration d’une vieille abbaye dans les Hautes‐Pyrénées ? C’est ce que pense l’un des donateurs de l’abbaye de Tarasteix, qui a porté plainte l’an dernier contre Jean‐Claude Mercier, le président de l’association Notre‐Dame de L’Espérance – Abbaye Notre‐Dame à Tarasteix. Les éléments paraissaient suffisamment solides pour qu’une enquête préliminaire ait été ouverte par le parquet de Tarbes en février 2020.
Aux donateurs, l’abbé Mercier demandait explicitement de ne pas en remplir l’ordre. L’astuce lui aurait permis de faire encaisser par des tiers des chèques émis par la mère du plaignant, une octogénaire domiciliée en Gironde, alors qu’ils étaient destinés à la restauration de cet ancien couvent carmélite du 19e siècle.
D’après nos informations, une herboristerie du nom de Paris Lotus et un certain Théo C., condamné en 2017 à de la prison ferme pour agression et extorsion d’hommes homosexuels, figurent entre autres dans la liste d’une petite dizaine de bénéficiaires des chèques détournés. Dans la même plainte, que Mediacités a pu consulter, le plaignant indique avoir prêté 2 000 euros à l’abbé Mercier. Une somme que l’intéressé ne souhaiterait lui rembourser.
Un signalement de Tracfin
Ce n’est pas la première fois que la justice s’intéresse aux finances de Jean‐Claude Mercier. Le 25 mai 2015, Albert Allo, directeur adjoint de Tracfin, le service chargé de la lutte contre la fraude fiscale, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a adressé au procureur de Tarbes une note d’informations au sujet de mouvements suspects sur les comptes du religieux, entraînant à l’époque l’ouverture …