Quand le mariage des Beaux‐Arts avec la danse et la musique tourne au vinaigre

Des employés de l’Institut supérieur des arts et du design de Toulouse dénoncent de mauvaises conditions de travail et s’inquiètent pour l’avenir de l’école, tout en contestant les méthodes du directeur arrivé en 2018.

Isdat
L'Institut supérieur des Arts et du design de Toulouse, quai de la Daurade. / Crédit photo GC

Mais que se passe‐t‐il derrière la superbe façade monumentale du quai de la Daurade, photographiée tous les jours par les touristes ? À l’Institut supérieur des arts et du design de Toulouse (Isdat), le climat est tout sauf serein. Deux enseignants et le directeur des études en charge des trois matières des beaux arts (art, design et design graphique) se sont mis en disponibilité pour quelques mois ou pour l’année entière. En cause, même si ce n’est pas toujours officiel, ils reconnaissent une grosse fatigue, rimant avec une surcharge de travail.

Alertés en juin par des représentants du personnel au sujet d’un malaise dans l’école, Mediacités a interrogé une douzaine de salariés ou d’étudiants. Beaucoup nous ont confié avoir frôlé le burn‐out. Une ancienne bibliothécaire, récemment partie à la retraite après 35 ans de bons et loyaux services, est actuellement sous anxiolytiques et suivie par un psychologue. « La soupape a sauté après mon départ », affirme‐t‐elle, refusant de s’épancher davantage. Ces deux dernières années, deux de ses collègues de la bibliothèque, toujours en poste, ont été en arrêt maladie durant plusieurs mois. Un enseignant du département beaux arts, par ailleurs représentant au conseil d’administration, a lui aussi eu récemment un grave problème de santé, lié, selon lui, à son épuisement professionnel.

Jean‐Christian Tirat, ancien assistant photo parti à la retraite en 2020 après 40 ans de maison, estime être « parti juste à temps ». « L’ambiance est devenue nauséabonde, raconte‐t‐il. C’est désolant de voir la souffrance de mes anciens collègues qui se dévouent » pour l’école. « Je parlerais plutôt de mal‐être », confie, Yves*, un employé non‐enseignant, tout en reconnaissant que « l’ambiance se dégrade depuis 2019 ». Selon nos informations, un plan de prévention des risques physiques et psycho‐sociaux est en cours d’élaboration avec la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail de Haute‐Garonne et le Centre départemental de gestion de la fonction publique. 

L’origine du mal‐être remonterait à la fusion, en 2011, des Beaux‐Arts de Toulouse, qui étaient jusqu’ici une régie de la mairie, avec le Centre d’études supérieures de musique et de danse (CESMD), une association délivrant les diplômes d’État de professeur de musique et de danse. L’Institut supérieur des arts et du design de Toulouse (Isdat) regroupe à présent un département beaux arts (art, design et design graphique) et un département spectacle vivant (musique et danse) et bénéficie du statut d’établissement public de coopération culturelle (EPCC). Il accueille entre 350 étudiants et 400 étudiants (selon les années), encadrés par 60 enseignants et assistants d’enseignement et 50 personnels administratifs et techniques.

Subventionné par la Ville de Toulouse (à près de 80 %), l’État (environ 20 %) et la métropole, l’Isdat dispose d’un budget annuel de quelque 7 millions d …

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Par Armelle Parion

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