Elles sont aujourd’hui en arrêt maladie, ont été suspendues, mutées ou remerciées. Le point commun de ces agentes de l’Ehpad municipal toulousain Pierre‐Ducis ? Avoir dénoncé une gestion défaillante et toxique de la part de leur direction. Elles sont aussi syndiquées ou proches de SUD CT, le seul syndicat représenté dans l’établissement. Depuis fin 2020, les vexations, pressions horaires, chantage à l’emploi se sont multipliés à leur encontre. Huit d’entre elles ont décidé de porter plainte en ce mois de décembre pour harcèlement au travail et discrimination syndicale.
Selon les témoignages recueillis par Mediacités, la situation s’est détériorée à partir de 2019, avec l’arrivée d’une nouvelle directrice, Maria Fatima Zyla, puis le recrutement d’un nouveau cadre de santé en juin 2020, Laurent Dubos. Les plaignantes les accusent d’avoir mis en place un management autoritaire et vexatoire encourageant la division du personnel et empêchant toute critique. De son côté, la direction estime qu’une poignée d’agents et leurs représentants syndicaux pratiquent une opposition systématique et nuisent au bon fonctionnement de l’établissement.
Le conflit a atteint son paroxysme en septembre 2020, quand Fatiah*, une résidente est victime d’une suspicion de viol après une errance liée à sa maladie (lire notre article). Florence*, secrétaire à l’accueil et déléguée syndicale SUD CT, et une autre représentante du personnel posent alors une question qui dérange : la situation impose‐t‐elle de signaler l’incident au procureur de la République, sur la base de l’article 40 du Code pénal ?
L’article 40 stipule : « Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur …