Ses résultats ne sont pas bons. Début novembre, Elisabeth découvre, abasourdie, l’évaluation de son taux de plomb. Avec 67 microgrammes de plomb par litre (μg/L) de sang, elle est au‐dessus du seuil réglementaire de 50 μg/L, un niveau jugé à risque élevé de saturnisme par le Haut conseil de la santé publique.
Comme toutes les femmes enceintes et les jeunes enfants habitant dans un périmètre tracé autour du lieu qui hébergeait la Société de traitement chimique des métaux (STCM), c’est par un courrier de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM), daté du 25 octobre dernier, qu’elle a été invitée à réaliser une prise de sang. La trentenaire habite à moins d’un kilomètre à vol d’oiseau de l’usine, qui a fermé ses portes dans la zone de Fondeyre en 2020. 20 000 tonnes de batteries au plomb y étaient recyclées chaque année depuis près de soixante ans.
Secouée par les conclusions de ses analyses, Elisabeth décide de passer à l’action : « Le lendemain, je me suis réveillée en colère en me disant qu’il fallait absolument que les habitants le sachent ! » Alors enceinte de cinq mois, elle contacte tous les interlocuteurs qu’elle juge utiles – Agence régionale de santé (ARS), CPAM et mairie de Toulouse – pour comprendre d’où vient sa contamination. « Je viens de passer plus de deux ans en télétravail. J’ai mangé les légumes que …