Le salut du système de soins français viendra‐t‐il de la Case de Santé d’Arnaud Bernard ? L’hypothèse paraît osée au regard de la modestie de cette structure installée au cœur du vieux quartier populaire toulousain depuis seize ans et demi. Cela pourrait pourtant être le cas.
Dans la foulée de la crise du Covid, qui a mis en lumière le manque de moyens et de personnel du système de santé français, le gouvernement a réuni les acteurs du secteur entre mai et juillet 2020. Ce Ségur de la santé a accouché d’un plan d’actions de 33 mesures. Parmi elles, la mesure 27 propose « de créer 60 centres de santé participatifs » pour lutter « contre les inégalités de santé ».
Ces structures devront offrir une réponse « adaptée aux populations des territoires défavorisés », tout en les faisant « participer au projet du centre » et en ayant « recours à des services de médiation sanitaire et d’interprétariat ». C’est, résumé en quelques mots, exactement ce que fait la Case de Santé d’Arnaud Bernard, au cœur de Toulouse depuis sa mise en place à l’été 2006.
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Forte de ce statut de pionnière à l’échelle nationale, la Case de Santé a été contactée par la Délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté (DIPLP) pour « participer à l’élaboration d’un cahier des charges », rapporte Jérôme Host, l’un des fondateurs de « la Case ». Cinq autres centres de santé communautaires – implantés à Échirolles, Saint‐Denis, Marseille, Vaulx‐en‐Velin et Strasbourg – ont aussi contribué à ce cahier des charges gouvernemental. Des structures qui se sont, pour la plupart, inspirées de l’expérience toulousaine.
Une expérimentation avant la généralisation
Ces six centres participent depuis le mois d’août 2021 à une expérimentation pour « tester le modèle économique des centres et maisons de santé participatifs ». Vingt autres structures les ont rejoints le 1er mars 2022. Le projet, doté de 30 millions d’euros, doit durer jusqu’à la fin …