Remplacer le kérosène par une alternative « zéro carbone », tout en augmentant le nombre de vols et les profits des avionneurs : voici le scénario défendu avec aplomb par Airbus auprès du législateur européen.
En février 2021, lors d’une réunion avec des membres du cabinet de Frans Timmermans, alors en charge du « pacte vert » à la Commission européenne, les lobbyistes d’Airbus présentent à l’assemblée un schéma expliquant la vision du groupe sur le secteur de l’aviation pour les trente prochaines années. L’ONG InfluenceMap et Mediacités ont obtenu une version partiellement biffée [Voir En Coulisses ci‐dessous] de ce rapport. Il en ressort que l’entreprise table sur une croissance du secteur d’environ 3 % par an entre 2019 et 2050. Dans le même temps, l’avionneur prévoit une diminution de moitié des émissions carbone du secteur pendant la même période.
Pour réaliser ce tour de force, Airbus compte principalement sur deux solutions miracles : l’avion à hydrogène et les carburants alternatifs, aussi dits durables. Ainsi, selon le scénario qu’Airbus présente au législateur, les carburants alternatifs/durables – tels que certaines huiles végétales et certains alcools ou déchets …