À environ 650 mètres d’altitude, en bordure de la chaîne de montagnes de Tian Shan, l’hiver est souvent rugueux à l’aéroport international de Manas. Le principal aéroport du Kirghizstan se situe à 25 kilomètres de Bichkek, la capitale de ce pays d’Asie centrale encore sous forte influence russe. On y trouve depuis au moins quinze ans les bureaux d’Akka Aviation Service LLC, une entreprise dédiée aux « activités de transport et stockage de marchandises », selon le registre officiel de l’aéroport kirghize.
La société Akka Aviation Service LLC aurait exporté des centaines de pièces d’avion, notamment d’Airbus ou de Safran, vers la Fédération de Russie après l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, comme ont pu le documenter Mediacités et l’Observatoire des armements, basé à Lyon [lire En coulisses]. L’Union européenne a pourtant formellement interdit, depuis le 25 février 2022, « d’exporter, de vendre, de fournir ou de transférer à la Russie tous les aéronefs, pièces et équipements d’aéronefs, ainsi que des biens utilisés dans le secteur de l’aviation ».
Se refusant à « commenter tout cas individuel », un porte‐parole de la Commission européenne affirme « [qu’]une mise en œuvre adéquate et une application stricte [par les États membres] des sanctions sont essentielles à leur efficacité ». Relancé à plusieurs reprises, le Quai d’Orsay n’a, quant à lui, pas réagi à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Les mystères d’Akka Aviation Service LLC
Comment Akka Aviation Service LLC, cette petite société de trois employés, a‑t‐elle pu …