L’ombre de Civitas plane sur une école du Gers

Officiellement dissous, le mouvement d’extrême-droite bouge encore. Depuis 2017 dans une école catholique hors contrat du Gers, une vingtaine d’enfants sont formés à la contre-révolution catholique et à la sécession chères à Civitas et à ses affidés. Des dérives intégristes que les autorités laissent curieusement prospérer.

ecole gers capucins
Dans le Gers, cette école privée hors contrat apprend aux enfants "à se méfier des manigances des ennemis de la foi".

Vade retro journalistas ? Aux abords de l’école Notre‐Dame Divine Bergère dans le coquet hameau d’Aurenque, rattaché au village gersois de Castelnau d’Arbieu, il ne fait pas bon dégainer une carte de presse. « Les médias incarnent le système, celui qui aliène et veut nous déposséder de l’éducation de nos enfants. Grâce à Dieu, vous n’y parviendrez pas ! », gronde une mère d’élève alors que sonne la cloche de cet établissement catholique hors contrat, dont le Canard Enchaîné a récemment révélé les dérives intégristes.

Jupe aux chevilles et fichu sur cheveux indociles, la trentenaire récupère ses bambins à la hâte. Tous les deux comptent parmi la vingtaine d’enfants de primaire et de maternelle scolarisés dans cette structure clairement positionnée à l’extrême droite du Christ.
Des catholiques intégristes
Sur le point de tourner les talons, la dame se radoucit, lâche dans un murmure qu’elle saura « résister aux forces de l’Éducation nationale qui pervertissent les esprits » et ponctue son propos d’un glaçant « Deus Vult !» (Dieu le veut !, NDLR). Scandée lors de la première croisade, l’injonction chère aux identitaires a le mérite de la clarté : dans ce bout de Lomagne, entre Lectoure et Fleurance, c’est la « contre‐révolution catholique » supposée faire un sort à la « religion des droits de l’homme » qu’une brochette d’exaltés appelle de ses vœux.

Créée en 2017 par la « Communauté des Capucins de Morgon de stricte observance », qui revendique sa rupture avec les décadentes autorités vaticanes, Notre‐Dame Divine Bergère enseigne la foi comme on part à la guerre. Derrière les murs épais du Couvent Saint‐Antoine acquis voilà vingt ans par les traditionalistes capucins, des gamins en blouse d’un autre âge apprennent à lutter contre la « cathophobie » et le grand remplacement qui guette. 

Proche de la Fraternité Sacerdotale Saint‐Pie X (FSSPX), elle aussi hostile à Rome, et directement …

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Publié le

Temps de lecture : 6 minutes

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Par Nathalie Gathié