Des plateaux‐repas de Newrest Canada auraient‐ils été confectionnés par des travailleurs sans‐papiers ? C’est ce que dénonce le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI), une organisation québécoise de défense des droits des étrangers, qui veut traduire l’entreprise toulousaine devant la justice au Canada.
Pour comprendre le fond de l’affaire, prenons l’exemple de l’une des victimes présumées de ce système : Hayko Tanaka. Appâtée par une annonce sur Facebook, cette Mexicaine, diplômée en génie chimique, entre en contact avec l’agence d’intérim Trésor en août 2022. Cette entreprise canadienne lui fait miroiter la possibilité d’obtenir un permis de travail fermé, valide pendant deux ans, en travaillant dans une entreprise basée à l’aéroport de Montréal, en l’occurrence Newrest. Après ça, si elle le souhaite, Trésor pourra l’aider à obtenir une résidence permanente, et faire venir son conjoint et ses deux enfants.
« Période de probation » sans permis
Séduite par la perspective d’obtenir de meilleures conditions de vie, Hayko Tanaka décide de sauter le pas. En octobre 2022, elle s’envole vers le Canada avec un visa touristique, que Trésor doit ensuite transformer en permis de travail.
À son arrivée à Montréal, elle aurait appris que le permis de travail tant désiré ne lui serait délivré qu’après une « période de probation » de trois mois au sein de Newrest. Une pratique interdite au Canada. Sans alternative, Hayko Tanaka commence à travailler en octobre 2022 dans une unité de préparation de repas de Newrest Montréal, une filiale du groupe toulousain Newrest, détenu par