Dans le sillage de l’affaire Notre‐Dame de Bétharram, qui vire au scandale d’État, les multiples défaillances des autorités dans leur contrôle des établissements scolaires se révèlent…. de même que le traitement particulier infligé à Averroès. Qualifié d’« antirépublicain » par l’ex‐préfet des Hauts‐de‐France, le plus grand lycée privé musulman de France, situé à Lille‐Sud, défraye la chronique depuis la rupture de son contrat d’association avec l’État à la rentrée de septembre 2024. L’aboutissement rarissime de dix années de contrôles répétés.
Alors que le tribunal administratif de Lille pourrait, ce 23 avril, ordonner le rétablissement des subventions publiques à l’établissement confessionnel, Mediacités a échangé avec Violette Spillebout, députée du Nord et co‐rapporteure de la commission d’enquête « sur les modalités du contrôle par l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires ».
Le lycée Averroès, exception à la faillite généralisée des contrôles observables partout en France, y fait figure de fil rouge. Selon la députée, c’est un cas d’école de ce que devraient être les contrôles de l’État à la suite de signalements : rapides et efficaces. Demeure néanmoins cette question : pourquoi lui et pas tous les autres ?
Mediacités : Suite aux révélations de multiples cas de violences au sein de l’établissement privé catholique Notre‐Dame de Bétharram, la commission dont vous êtes co‐rapporteure s’intéresse aux défaillances de l’État dans son contrôle des établissements scolaires. Depuis le lancement de vos travaux, vous vous êtes concentrés sur l’enseignement privé sous‐contrat. Qu’avez-vous découvert ?
Violette Spillebout : On s’est beaucoup concentrés sur les sujets de violences sur des enfants par des adultes ayant de l’autorité sur eux. C’est vraiment le périmètre de la commission, et on a découvert des dysfonctionnements du contrôle, à plusieurs niveaux. Le premier sujet, c’est la façon dont la parole de l’enfant, victime, est recueillie. Le second, c’est le fait que les signalements sont faits de manière aléatoire. Enfin, au niveau de l’Etat, on a pu constater qu’il y avait une absence de contrôle dans les établissements privés sous‐contrat.
Il y a quelques inspections, sur certains signalements mais c’est extrêmement aléatoire. On a remarqué également qu’il y a une fréquence importante de contrôles approfondis sur les établissements musulmans. Et enfin, que les établissements hors‐contrats sont plus contrôlés que les établissements sous‐contrats.
Aux côtés de Notre‐Dame de Bétharram, le lycée privé musulman Averroès …