Eau : « La participation citoyenne, condition indispensable à la réussite de la régie du Grand Lyon »

Alors que la Métropole de Lyon a voté la création d’une régie publique de l’eau, en lieu et place d’une délégation de service public, l’association Eau Bien Commun Auvergne Rhône-Alpes souligne l’importance d’impliquer les habitants dans un tel projet.

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Image d'illustration. Photo : Mika Baumeister (Unsplash).

En 2023, la gestion de l’eau du Grand Lyon sera assurée par une régie publique, comme l’a décidé la Métropole. Selon nous – association Eau Bien Commun Auvergne Rhône‐Alpes (EBC Aura) -, la démocratie, incontournable, est la condition de la réussite de cette régie car elle doit être sa fin et son moyen.

EBC Aura veut promouvoir, avec les associations et les usagers, une gestion de l’eau juste et démocratique dans le respect de la préservation de la ressource et de l’environnement. Notre revendication s’affirme avec la conscience de l’existence d’un patrimoine commun disponible en quantité finie et vulnérable en qualité. L’urbanisation, les activités industrielles et agricoles ont dégradé la ressource. Bien commun de l’Humanité, non privatisable, l’eau appelle une gestion démocratique, via une gouvernance territoriale et intégrée.

Une régie publique permet le libre accès à la ressource indispensable à la vie, au bien‐être social, la gestion par la communauté des acteurs dans l’espace public et appelle à la participation des citoyen‐ne‑s. Restaurer la stabilité climatique, localement et globalement, nécessite des décisions institutionnelles (le choix de gérer l’eau en régie) et une mobilisation citoyenne. Les dysfonctionnements du cycle de l’eau (inondations, sécheresse) sont au cœur de la problématique climatique, non seulement comme conséquence mais aussi comme cause directe.       

« S’opposer aux pratiques intensives agricoles et industrielles »

La résilience climatique passe par un changement de paradigme de l’aménagement des territoires et des petits cycles de l’eau. Elle s’oppose aux pratiques intensives agricoles et industrielles, principales causes du gaspillage et de la contamination de l’eau. Seule une régie publique est en capacité d’y contribuer de manière transversale (en prenant en compte les problématiques agricoles, environnementales, d’aménagement du territoire, etc.). Encore faut‐il qu’elle s’appuie sur une pratique démocratique directe afin de construire localement les solutions alternatives.

La régie est l’outil politique pertinent pour que les élu‐e‑s, les citoyen‐ne‑s et les technicien‐ne‑s gèrent le service public de l’eau de manière intégrée au grand cycle de l’eau. Elle peut permettre aux habitant‐e‑s une maîtrise complète des équipements, des services de l’eau, du savoir‐faire technique associé, de leurs droits (sur le type de facturation notamment) et de la préservation des écosystèmes. Une régie assure la préservation des différents niveaux de la production, de la distribution, de l’assainissement dans le respect du cycle naturel de l’eau et de l’écosystème, sur le bassin de vie voire au‐delà.

« L’expertise citoyenne se nourrit d’une connaissance familière du territoire »

La gestion de l’eau impose au niveau local l’implication des citoyen‐ne‑s, en collaboration ouverte, directe, reconnue et intégrée avec les différentes autorités en charge des compétences eau, dont la régie publique. En d’autres termes, il s’agit de promouvoir la place du citoyen et de la citoyenne dans la gestion de l’eau, la co‐conception, l’action et le contrôle citoyen pour en finir avec la délégation.

Si elle maîtrise les coûts du service avec des critères environnementaux, sociaux, d’économie sociale et solidaire, la mission de service public d’une régie l’oriente prioritairement vers la dimension sociale, la réponse aux besoins des populations qu’elle ne pourra réaliser qu’en coopération avec les usagers citoyens.

L’expertise citoyenne se nourrit d’une connaissance familière du territoire concerné, d’une multitude d’expériences vécues et cumulées, d’un débat citoyen ouvert, du point de vue de toutes les parties, d’engagements citoyens avec des compétences académiques ou empiriques, du devoir de participation civique à la défense de l’intérêt général. Conjuguée à celle des sciences humaines et de la nature, elle peut contribuer à la construction d’une nouvelle culture de l’eau par la capacité des citoyen‐ne‑s et des élu‐e‑s à se mobiliser, à contester, à co‐produire les savoirs et les innovations. En un mot : à définir l’intérêt général.

À propos de l’auteur

Eau Bien Commun Auvergne Rhône‐Alpes rassemble des citoyens qui partagent « une même volonté de participer à la gestion et à la protection de l’eau ». Fondée en 2013, l’association mène des actions de sensibilisation et d’information sur la gestion de l’eau, en vue d’impulser une participation citoyenne sur cette question. Pour plus d’informations, visiter le site internet de l’association.


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Par Eau Bien Commun Auvergne Rhône-Alpes

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