Parallèlement à sa grande enquête sur les ventes de pesticides dans les départements français, Mediacités publie cette tribune signée Eau et rivière de Bretagne. Depuis sa création en 1969, cette association s’implique dans la surveillance et l’amélioration de la qualité de l’eau en Bretagne et en Loire‐Atlantique.
Les substances pesticides sont partout. On les retrouve dans nos cheveux, dans nos urines, dans les cordons ombilicaux des femmes enceintes, dans les aliments que nous mangeons et dans l’eau que nous buvons. L’industrie des produits phytosanitaires introduit sans trêve de nouvelles substances biocides toujours plus puissantes et de plus en plus furtives. Son lobbying incessant défend agressivement ses intérêts particuliers et court‐termistes.
De son côté, Eau et Rivières de Bretagne n’est pas un lobby mais une association qui agit, depuis sa création en 1969, pour la défense de la qualité de l’eau, dans l’intérêt général et sur le long terme. Elle milite pour protéger et garantir la ressource en eau, source de vie, pour les générations présentes et futures. L’association s’est dotée d’un groupe BigData travaillant sur le numérique pour regrouper et mettre en perspective les mesures physico‐chimiques officielles prises dans les eaux bretonnes. Elle souhaite pouvoir représenter les évolutions de la qualité de l’eau.
De dangereux cocktails de substances
A travers cette démarche, l’association facilite l’accès aux conclusions de ses enquêtes sous forme de graphiques disponibles auprès du grand public. Les militants et les sympathisants d’Eau Rivières peuvent ainsi devenir des sentinelles aguerries de leurs rivières et de l’eau qu’ils consomment. Pour concentrer et croiser l’énorme quantité de données publiques disséminées dans les centres gouvernementaux, le groupe BigData a construit deux outils : une base de données pour stocker, accéder et traiter les mesures officielles et un interface graphique, un DataVisualiseur, pour repérer sur des cartes les stations de mesures et tracer des graphiques radars indiquant la présence des substances dans les masses d’eau.
Depuis janvier 2017, le groupe BigData enquête sur la présence des pesticides dans les eaux bretonnes. Les résultats sont alarmants : les eaux de surfaces et les eaux souterraines bretonnes renferment des cocktails de plusieurs centaines de substances différentes. Bien que les documents de la littérature scientifique montrent qu’il existe des corrélations entre les expositions aux phytosanitaires et la santé humaine, aucun document scientifique ne met en évidence les effets des cocktails de substances pesticides que le DataVisualisueur de BigData permet d’observer.
Pourtant un nombre grandissant d’études scientifiques, concernant les intoxications aiguës et chroniques des individus en contact direct ou indirect avec des produits phytosanitaires, attestent que l’usage des pesticides est néfaste à la santé humaine et au bon équilibre de l’environnement.
Pas de pesticides dans les eaux souterraines et les eaux de surface !
Des estimations de l’UNESCO indiquent que l’utilisation des biocides participe à la disparition d’insectes, d’oiseaux et d’espèces végétales. Des recherches récentes constatent que l’utilisation de pesticides semble amplifier ce que des scientifiques nomment : le début de la 6ème extinction des espèces. Extinction qui, si elle est avérée, entraînera la disparition d’une grande partie de l’espèce humaine.
Pour continuer à nourrir efficacement ces espèces et sans les détruire, les agriculteurs et les éleveurs productivistes avec la filière agro‐industrielle, devront orienter leurs méthodes de travail vers des modes de production sans pesticides dits « ZéroPhytos ».
Pour Eau et Rivières et pour préserver la qualité des eaux dont nous dépendons, il est primordial que très rapidement aucun pesticide ne soit ni mesuré ni trouvé dans les eaux souterraines et les eaux de surface !
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