« Séparatiste ». C’est le qualificatif qu’a accolé la préfecture du Nord au lycée privé musulman Averroès de Lille, le 24 janvier, au cours de l’audience devant le tribunal administratif de Lille. « Nous disposons d’éléments qui permettent de montrer l’adhésion à une doctrine qui irrigue l’intégralité de l’établissement et qui n’est pas compatible avec les valeurs de la République », a martelé l’avocat François Pinatel. Une accusation basée sur des liens supposés avec la « mouvance des Frères musulmans ».
Alors que les juges examinent la demande de suspension de la décision préfectorale – injustifiée et illégale, selon les avocats de l’association Averroès -, Mediacités a interrogé le spécialiste des rapports entre islam et politique Haoues Seniguer. Le maître de conférences en sciences politiques à Sciences Po Lyon retrace l’origine et les évolutions de l’idéologie des Frères musulmans avant de dénoncer « le poison du soupçon » dont est, selon lui, victime le lycée Averroès. Une situation emblématique d’une « ambiance générale de mise à l’index de l’Islam de France ».