« Mensonge », « fausse solution », « arnaque », « fuite en avant »… Sur le captage‐stockage de CO₂, cette technique miracle qui doit « verdir » les industries les plus polluantes de France [lire l’encadré ci‐dessous], le discours de Yamina Saheb, experte des politiques d’atténuation du changement climatique et co‐autrice du dernier rapport du Giec [groupe international d’experts sur le climat] a le mérite de la clarté.
Non, enfouir du CO₂ dans des failles géologiques sous‐marines ainsi que dans d’anciens gisements d’hydrocarbures, ce n’est pas « relever le défi du changement climatique », comme le prétend TotalEnergies, le géant des hydrocarbures. Par voie de conséquence : oui, les promesses d’un ciment, d’un acier ou encore d’un aluminium « vert » sont autant de mirages.
Reste que ces diversions sont coûteuses. Pour faire émerger les très nombreuses infrastructures nécessaires au déploiement à grande échelle de ce que la chercheuse considère comme une « fausse solution », plusieurs dizaines de milliards d’euros de fonds public seront nécessaires. Autant d’argent qui pourrait, selon la créatrice d’un laboratoire mondial de la sobriété, être bien plus utilement alloué à des politiques de réhabilitation du bâti existant ou encore au développement massif des transports en commun.