Les vérités de Muriel Ruef, l’avocate des grands combats écolos lillois

Issue des milieux libertaire et anti-nucléaire, l’avocate lilloise a été de tous les combats : défense des squatteurs, des Gilets jaunes, des libertés publiques… À 47 ans, elle se recentre sur les causes environnementales (Saint-Sauveur, agrandissement de l'aéroport de Lille-Lesquin, contournement routier de la Lino…) et fait figure d’épouvantail pour les autorités. Entretien.

Muriel Ruef (9)
Muriel Ruef, avocate lilloise de 47 ans se recentre sur les causes environnementales. Photo : Matthieu Slisse / Mediacités

C’est une personnalité peu connue du grand public mais à l’influence certaine. L’avocate lilloise Muriel Ruef a fait de la défense des autres l’engagement d’une vie. « J’admire les gens qui militent », argue‐t‐elle en toute sincérité. Pas étonnant dès lors que de nombreuses associations (Parc Saint‐Sauveur, Nada, Patat…) se soient tournées vers elle pour mener leurs combats.

Pour Mediacités, elle revient sur son parcours et ses engagements en faveur des libertés publiques, de la défense des migrants ou de la protection de l’environnement. Mais aussi sur un projet qui lui tient à coeur : celui de créer une structure à même de mieux défendre les gens du terrain qui ne veulent pas se résigner à voir leur environnement modifié sans qu’on tienne compte de leur avis. Car derrière les dossiers juridiques que Muriel Ruef mènent, la volonté d’œuvrer en faveur de l’émancipation citoyenne n’est jamais loin.

Vous êtes devenue avocate sur le tard, à l’âge de 31 ans. Qu’est-ce qui vous a poussée à choisir finalement cette voie ?

Je suis arrivée au droit par l’histoire, qui était mon premier amour. Je me suis lancée dans un double cursus à la fac de Villeneuve d’Ascq. À la fin de mes études, je suis allée passer un an au Canada. Au retour, j’ai enseigné le droit pendant deux ans à des étudiants en BTS d’un établissement de la métropole lilloise. J’ai adoré enseigner, j’avais à peine quelques années de plus que mes étudiants. Mais les voir s’en aller à la fin de l’année scolaire tout en sachant que j’allais rester là, ça ne m’allait pas.

J’ai fini par partir en Inde pendant un an et demi, le temps de me demander de quoi j’avais vraiment envie. L’enseignement c’était plutôt alimentaire, je ne savais pas quoi faire de ma vie. C’était au début des années 2000. J’avais 27 ans et j’étais seule avec mon sac à dos. Mon objectif, c’était de rester un an sans miroir. L’Inde m’a transformée. Je m’y suis découverte, je me suis mise en danger… enfin, un danger relatif car j’avais tout de même une carte bancaire et un passeport. J’ai compris que l’ennemi de la liberté, c’est le confort. Au retour, je savais ce que je voulais faire : défendre les autres.

Vous avez grandi à Lille, dans le quartier de Wazemmes. Dans quel environnement ?

Mon père était informaticien, diacre et aumônier de prison à Loos, et ma mère médecin scolaire. Mes parents n’étaient pas politisés mais très engagés. Ils logeaient régulièrement des demandeurs d’asile, des gens qu’on ne connaissait pas. Mon père a toujours voté à droite, pour Philippe Séguin notamment ; ma mère votait pour les communistes. Ça ne les empêchait pas de s’aimer beaucoup !

À Lille j’avais une bande de potes avec qui on se marrait bien. On avait un fanzine, on faisait ce qu’on appelait du “don à l’étalage” en glissant nos journaux dans …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Temps de lecture : 11 minutes

Favorite

Par Propos recueillis par Clémence de Blasi et Jacques Trentesaux

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a atteint son premier objectif.
Pour garantir notre indépendance et contribuer au développement d’une presse locale d’investigation, aidez-nous à aller plus loin et à atteindre 110% d’ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

Chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 30 secondes