Justice : « J’ai découvert ce qu’était le machisme en devenant bâtonnière »

Après deux ans à la tête du Conseil de l’ordre des avocats de Lyon, Laurence Junod-Fanget dénonce dans Mediacités le sexisme dont elle a été victime. Sur la base d’une enquête dont elle révèle la teneur, l’ancienne bâtonnière s’alarme aussi des inégalités, au sein de la profession, entre les femmes et les hommes.

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De 2016 à 2018, Laurence Junod-Fanget a été la deuxième femme à occuper le prestigieux rôle de bâtonnière de Lyon. Photo : M.Hemmerich.

Pendant deux ans – de 2016 à 2018 –, elle fut le visage et la voix des 3000 avocats de Lyon. A la tête du deuxième barreau de France, Laurence Junod‐Fanget, 58 ans, s’est fait connaître pour la défense des résolutions de conflits à l’amiable et, plus récemment, par un discours musclé sur les droits des mineurs isolés. En janvier dernier, cette spécialiste du droit du travail et de la famille a cédé le prestigieux poste de bâtonnier à Farid Hamel. Aujourd’hui élue au Conseil national des barreaux, l’avocate s’engage sur le front de l’égalité entre femmes et hommes au sein de la justice. Dans une ville où aucune magistrate n’a jamais été nommée présidente ni de la Cour d’appel ni du Tribunal de grande instance, l’ancienne bâtonnière de Lyon s’insurge contre le sexisme auquel elle a été confrontée dans ses fonctions. Sans langue de bois.

« A Lyon, je suis la seconde femme à avoir été élue à la tête du Conseil de l’ordre. La première – Myriam Picot [aujourd’hui maire du 7e arrondissement] – avait choisi de se faire appeler “bâtonnier”. Moi, j’ai décidé d’en féminiser le nom. J’ai alors tout entendu ! “Bâtonnière, ça fait bétonnière…” ; “bâtonnière, ça fait charcutière…”. J’ai été sidérée de découvrir le machisme ambiant en prenant ce poste de représentante des avocats. Je ne …

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Propos recueillis par Margot Hemmerich

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