A l’hôpital Lyon‐Sud, « on regarde des patients s’éteindre à petit feu »

Depuis trois semaines, Mediacités recueille les témoignages de personnels hospitaliers en première ligne face à l’épidémie de coronavirus. Cette semaine, Marie, infirmière anesthésiste à l’hôpital Lyon-Sud, évoque un quotidien où la solidarité entre soignants alterne avec l’angoisse de l’accompagnement des patients en fin de vie.

Photo 1
Entrée du pavillon H, à l'hôpital Edouard Herriot. Photo : Jennifer Simoes

Quand l’hôpital Lyon‐Sud a cherché des volontaires pour travailler dans les services de réanimation, Marie* n’a pas hésité. Habituellement en bloc opératoire, cette infirmière en poste aux Hospices civils de Lyon (HCL) depuis vingt ans a rejoint les 24 infirmières anesthésistes mobilisées dès le 16 mars dans la lutte contre le Covid. Leur profession fait partie des plus adaptables aux contraintes de la réanimation. « On sait utiliser un respirateur, gérer un patient intubé et les médicaments correspondant aux défaillances respiratoires. Nous avons moins besoin d’être formés que d’autres », explique‐t‐elle. 

En quelques jours, Marie et ses collègues se mettent à jour sur des logiciels et des procédures spécifiques. En parallèle, neuf lits de réanimation supplémentaires sont installés avec le matériel des blocs opératoires, presque tous mis à l’arrêt dès la mi‐mars (à l’exception des urgences et de la cancérologie). « Les équipes techniques ont fait un travail de titan », indique‐t‐elle. Le 19 mars, les premiers patients Covid sont accueillis à Lyon‐Sud, l’un des pôles lyonnais de traitement de l’épidémie avec l’hôpital de la Croix‐Rousse et l’hôpital Edouard Herriot.
Moments de pression et accalmies
« Cette première semaine a été la plus anxiogène », raconte l’infirmière. Tout le monde doit revoir son organisation. Alors qu’elle travaille habituellement en horaire de journée, elle effectue désormais des « séries » composées d’une journée de travail (6h45‐19h15) suivie de la nuit du lendemain (18h45‐7h15). « On devait être hyper …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Temps de lecture : 4 minutes

Favorite

Propos recueillis par Mathieu Périsse

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a atteint son premier objectif.
Pour garantir notre indépendance et contribuer au développement d’une presse locale d’investigation, aidez-nous à aller plus loin et à atteindre 110% d’ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

Chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 30 secondes