Nantes Métropole, affiche des ambitions politique et financière pour le vélo mais sa part modale reste très faible, est‐ce un cas unique ?
Nicolas Mercat : L’affichage est réel, à Nantes, comme dans beaucoup de grandes villes. On n’en trouve quasiment plus qui disent « le vélo ça ne m’intéresse pas ». Elles sont convaincues qu’il faut augmenter la part modale du vélo. Mais ce qui est vrai dans les discours l’est souvent beaucoup moins dans les budgets. Au début des années 2000, l’investissement par habitant tournait, en moyenne, autour de 5–6 euros par an. Aujourd’hui il se situe plutôt autour de 8–9 euros. Sur ce critère, Nantes est plutôt bonne élève, avec un budget de l’ordre de 16 euros par an et par habitant. Soit l’équivalent de ce que dépense Grenoble (15 euros), mais moins que Bordeaux et ses 22 euros. Notons cependant qu’aux Pays‐Bas, où la pratique est déjà très forte, les villes consacrent au vélo entre 20 et 25 euros par an et par habitant. Pour comparer, un budget de transports en communs “médiocre”, c’est à peu près 250 euros par an et par habitant. Donc, on dit « le vélo c’est important » mais dans le meilleur des cas il ne représente qu’un dixième de ce que l’on investit dans les transports en communs. Pourtant, je suis persuadé que c’est en période de tension budgétaire sur les collectivités qu’il faut investir dans le vélo. Qu’on soit dans les petites ou les grosses agglomérations, en centre‐ville ou en banlieue, 40 % des d …