L’excellente revue nantaise Place Publique consacre le dossier de son dernier numéro à la question de la pauvreté en Loire‐Atlantique et dans l’agglomération de Nantes. « Qui sont les pauvres ? Où vivent les pauvres ? », s’interroge la revue en couverture. Nous avions évoqué une partie des réponses statistiques à ces questions dans L’œil de Mediacités Nantes du 4 avril dernier : les 139 000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans le département, leur concentration dans quelques zones précises comme – entre autres – les villes de Nantes et Saint‐Nazaire. Mais une autre question sous‐tend l’ensemble du travail de Place Publique : « la pauvreté ne peut‐elle se résumer qu’à des chiffres, des statistiques, des données, des pourcentages appliqués à un revenu médian ? » Évidemment non. Pour illustrer cette question, elle a fait appel au sociologue Nicolas Duvoux, professeur à l’Université Paris 8, qui tente d’enrichir cette approche purement statistique en travaillant, avec un autre chercheur, à une définition d’un « sentiment de pauvreté ». Une notion complexe mais passionnante dont il donne les clés dans un entretien dont nous reproduisons des extraits.
Place publique : Il semble bien compliqué de s’accorder sur une définition de la pauvreté et de ce qu’elle recouvre. Pourquoi ?
Nicolas Duvoux
Nicolas Duvoux
Nicolas Duvoux est sociologue. Professeur à l’université Paris 8, il est membre du CRESPPA‐LabTop (Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris – Laboratoire théories du politique. Ses recherches portent notamment sur la pauvreté, les inégalités, les politiques de lutte contre la pauvreté et la philanthropie. Il a récemment publié avec Cédric Lomba,