Mediacités : Au terme de cette campagne électorale, quel regard portez‐vous sur les thèmes qui ont été abordés ? Répondent‐ils aux attentes des électeurs ?
Arnauld Leclerc : Je suis frappé de voir une vraie dichotomie entre les attentes du centre‐ville de Nantes et le reste de l’agglomération. Pour les premiers, les fameux « bobos », la sécurité, l’environnement et la qualité de vie sont des priorités. Pour les autres, les questions sont centrées sur l’accès au centre‐ville et aux infrastructures. Il y a donc de plus en plus d’oppositions sociales, économiques, culturelles entre ces deux types de populations. Des oppositions qui se traduisent politiquement.
Force est de constater que les enjeux développés par les candidats de gauche et les Verts se sont concentrées sur les attentes de l’hyper‐centre. La droite, elle, a insisté sur le thème de la sécurité, beaucoup plus transversal car il touche à la fois le centre‐ville et la périphérie. Elle a aussi verdi son image et délaissé son thème de prédilection : l’économie. Sujet au contraire développé par LREM.
Ce qui est surprenant, c’est que les candidats abordent très peu le décrochage des territoires ruraux. Paradoxalement dans ces municipales, ce n’est pas devenu un thème majeur alors que l’on voit bien que dans notre société, c’est vraiment une question importante, mise en lumière notamment par le mouvement des gilets jaunes. Bizarrement, les municipales n’ont pas été l’occasion de la remettre sur la table de manière massive. Pourtant, même à l’échelle de l’agglomération, nous sommes confrontés à cette dualité : centre‐ville contre p …