« Il y a maldonne »… A 80 ans, l’architecte-urbaniste Michel Cantal‐Dupart entre dans le débat sur le transfert du CHU sur l’Île de Nantes pour afficher son soutien aux opposants au projet. Sa position peut surprendre. “Cantal”, comme il est appelé dans le milieu de l’urbanisme, fait partie des proches de l’ancien maire (PS) de Nantes, Jean‐Marc Ayrault, initiateur du projet. « C’est un ami. J’ai toujours fait partie de ses comités de soutien », insiste celui qui a réalisé toutes sa scolarité à Nantes et dont le nom est associé – avec celui de Roland Castro – à Banlieues 89, mouvement puis mission interministérielle conduite dans les années 1980 pour désenclaver les banlieues.
Auteur de nombreux rapports – sur le Grand Paris ou l’état de l’urbanisme en France – à l’adresse de plusieurs gouvernements entre 1981 et le début des années 2000, cet ancien professeur titulaire de la chaire Urbanisme et Environnement au Conservatoire national des Arts et Métiers (CNAM) collabore aujourd’hui avec l’École de Santé publique et d’Urbanisme de la Columbia University de New York (Etats‐Unis). Il se positionne volontiers en théoricien d’un urbanisme qui érige des ponts avec la santé. A l’image d’Ange Guépin, figure nantaise du XIXe siècle, qu’il convoque pour justifier son opposition à l’emplacement du CHU. Non sans y glisser ses quelques vérités sur l’Île de Nantes et son aménagement.
Mediacités : Alors que le chantier apparaît bien lancé, pourquoi vous positionnez‐vous maintenant, contre le transfert du futur CHU sur l’Île de Nantes ?
Michel Cantal‐Dupart : J’ai suivi toutes mes études à Nantes, y compris d’architecture et j’ai effectué mes premiers …