[MISE A JOUR] « Pour nous réapproprier notre ville et nos vies » suggère l’un, « reprenons notre ville en main » appelle l’autre. Début 2019, à 600 kilomètres de distance, deux mouvements citoyens ont fait leur apparition coup sur coup, à Nantes et Lille. A quinze mois des élections municipales 2020, et quand bien même leurs fondateurs affirment vouloir s’intéresser aux programmes avant de désigner les têtes qui les représenteront éventuellement, ces initiatives jumelles ambitionnent de bousculer le paysage politique local. Par le biais d’enquêtes collectives pour les Nantais, et de groupes de travail préparatoires à des Etats généraux pour les Lillois, ils disent vouloir construire une « plateforme de propositions » afin de défendre des villes « faites par et pour les habitants. » A Mediacités, leurs démarches nous ont immédiatement fait penser aux travaux engagés par le collectif « Archipel Citoyen » à Toulouse et, plus globalement, au renouveau municipaliste qu’avait annoncé cet été dans nos colonnes le philosophe Jonathan Durand‐Folco. Rediffusion.
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Et si le meilleur moyen de changer la vie des Français ne passait pas par la conquête de l’Elysée mais plutôt par celle des mairies ? De Toulouse à Saint‐André‐lez‐Lille en passant par Strasbourg, Lyon, Saillans ou Montpellier, cette idée en apparence farfelue chemine dans la tête de plus en plus de citoyens « lambda ». Militants de partis politiques en désuétude, issus de mouvements civils apartisans ou bien non‐engagés jusqu’à présent, ils sont des milliers à redécouvrir la doctrine « municipaliste » et tenter d’imaginer de nouvelles formes d’organisation démocratique.
Ce désir de réinvestir les institutions locales n’est d’ailleurs pas propre à la France, rappelle le philosophe canadien Jonathan Durand‐Folco, auteur de « A nous la ville ! Traité de municipalisme ». Des Etats‐Unis à l’Espagne, l’incapacité des professionnels de la politique à juguler le chômage de masse et la pauvreté ou encore …