Hôpital : « La logique business s’est superposée à la logique publique »

Spécialiste du système de santé, le sociologue Frédéric Pierru dénonce les liens étroits – sources de conflits d'intérêts – entre les institutions sanitaires et les cabinets de conseil et d’audit, épinglés ce lundi 9 juillet par la Cour des comptes.

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A l'hôpital Edouard-Herriot, à Lyon, établissement des HCL. Photo : NB/Mediacités.

Ce lundi 9 juillet, la Cour des comptes épingle sévèrement l’appétit de l’hôpital public pour les consultants des cabinets privés. « Une pratique répandue », écrivent les magistrats qui « ne donn[e] que rarement des résultats à la hauteur des prestations attendues ». Ils pointent des « recommandations anodines » très souvent basées sur des documents et rapports internes fournis par les hôpitaux eux‐mêmes. Pire, ils affirment que « le recours trop fréquent aux consultants affaiblit les établissements » et qualifient la régularité des marchés en la matière de « parfois incertaine ». Après avoir révélé en mai dernier l’ampleur du recours aux cabinets d’audit et de conseil des Hospices civils de Lyon (HCL) – plus de 11 millions d’euros en dix ans – Mediacités interroge Frédéric Pierru. Auteur d’un article scientifique sur le sujet (Le Mandarin, le gestionnaire et le consultant, Actes de la recherche en sciences sociales), ce sociologue et chercheur au CNRS décortique ces marchés publics qui posent problème. 

Mediacités : Depuis quand les hôpitaux publics font‐ils appel à ces prestataires privés ? 

Frédéric Pierru : C’est assez ancien. Au début des années 2000, des cabinets extérieurs intervenaient déjà dans les réformes de l’Etat. Mais, à partir de 2007, la révision générale des politiques publiques
Les effets de la RGPP 
Lancée en juin 2007 sous le gouvernement Fillon et la présidence Sarkozy, la révision générale des politiques publiques (RGPP) propose de passer en revue l’ensemble des politiques publiques afin de déterminer les actions de modernisation et les économies …

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Propos recueillis par Jennifer Simoes

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