Le premier ministre a tranché. Les 16,5 millions d’électeurs des 4 897 communes n’ayant pas élu leur maire au premier tour seront convoqués aux urnes dimanche 28 juin prochain. Pandémie oblige, les techniques de campagne varieront, les termes du débat aussi, probablement, mais la date du vote ne devrait plus évoluer… sauf en cas de rebond épidémique. Objectif : clore le processus électoral, relancer les marchés publics et faire redémarrer au plus vite les investissements, quitte à rogner quelque peu sur la qualité de ce moment démocratique intervenant tous les six ans.
Ce pari économique ne s’annonce pas gagné pour autant. S’il est encore impossible de livrer un chiffrage précis du volet financier de cette crise, l’Etat français ne sera pas le seul à voir son budget affecté. Les pertes pour l’ensemble des collectivités avoisineront la dizaine de milliards d’euros, selon les projections du Sénat et de Bercy. Les ressources propres des grandes villes et des métropoles feront, elles aussi, un grand bond en arrière dès 2020. Et peut‐être même davantage encore en 2021, prévient le secrétaire général de l’Observatoire des finances et de la gestion publique (OFGL) Thomas Rougier,
Depuis trois ans, Thomas Rougier occupe le poste de secrétaire général de l’Observatoire des finances et de la gestion publique locale (OFGL). Cette instance regroupant des représentants d’élus et de l’Etat central objective, chaque année, la situation financière des collectivités à partir de l’analyse de leurs comptes administratifs, poste par poste. L’indépendance de cet ancien de la Direction générale des collectivités locales (DGCL) et de La Banque postale, et la vision d’ensemble dont il dispose, lui permettent de rendre cette matière technique et d’ordinaire aride concrète et passionnante.
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