Au‐delà des promesses et des beaux mots, quels sont les contours d’une politique locale ambitieuse sur le plan environnemental ? Quels sont les moyens d’intervention dont disposent les communes pour limiter le réchauffement climatique sur leurs territoires ? Les maires peuvent‐ils amorcer une réelle transition écologique depuis le niveau local ? Alors que plusieurs grandes villes françaises comme Strasbourg, Lyon ou Bordeaux sont désormais dirigées par des élus écologistes, Mediacités cherche à mieux cerner leurs marges de manœuvre. Elles sont nombreuses, mais restent conditionnées à un soutien plus important de l’Etat, estime Zoé Lavocat du Réseau Action Climat, qui a épluché à l’occasion des municipales les programmes des candidats dans les dix métropoles les plus émettrices de gaz à effet de serre en France.
Mediacités : Pendant ces municipales on a parfois eu l’impression d’assister à un concours de verdissement, pour ne pas dire de greenwashing. Comment avez‐vous perçu cette campagne ?
Zoé Lavocat : La place de l’enjeu climatique a été bien plus important qu’en 2014. Ce basculement de l’opinion publique a été souligné par plusieurs sondages avant même le scrutin. Il provient en partie des mobilisations de la société civile, notamment des plus jeunes via les Marches pour le climat, mais aussi des épisodes de canicules par exemple. Les citoyens ont bien perçu que le réchauffement climatique avait des conséquences aussi nos territoires. C’est logiquement devenu un enjeu électoral pour les candidats, qui ne pouvaient pas ne pas s’exprimer sur le sujet.