« L’économie a toujours évolué plus vite que la politique »

[GRAND ENTRETIEN 5/7] L’économie est une matière vivante, mais aussi profondément politique. Fondateur de la marque de jeans français « 1083 », Thomas Huriez en est l'incarnation. Depuis les manettes de son entreprise ou à travers sa récente candidature aux municipales, il tente de faire muter le système économique dominant afin de répondre au mieux aux urgences sociales et environnementales.

17 aout Dessin JPVDE usine1083
Illustration Jean-Paul Van der Elst

Comment transformer le réel et rendre le monde plus durable, au‐delà des beaux mots ? Après avoir brillamment recréé une filière française du jean en faisant le pari de la réindustrialisation, le fondateur de la marque et des usines « 1083 », Thomas Huriez, s’est présenté aux élections municipales de Romans‐sur‐Isère (Drôme) en 2020. Sans succès, cette fois‐ci… Pas de quoi ébranler les convictions de ce chantre du « Fabriqué en France », engagé depuis plus de dix ans sur le front de la transition écologique et de la démocratisation de l’économie.

Cet apôtre des circuits‐courts, qui n’a ni le look ni le discours des grands patrons, remet sans cesse son ouvrage sur le métier. Soucieux de réduire encore davantage l’empreinte carbone de ses jeans, Thomas Huriez compte régionaliser la production de 1083. Celui qui a récemment théorisé son aventure dans « Re‐Made in France » développe également de nouvelles marques de montres, de vêtements de sports et de chaussures « 100% françaises. » Ambitieux et déterminé à prouver qu’il est possible d’inventer, sur le terrain, des alternatives locales allant à rebours des canons de la mondialisation néolibérale, l’ex‐candidat (sans étiquette) n’hésite pas à bousculer les pouvoirs publics, nationaux comme locaux. 

Informaticien reconverti dans le commerce local, comment en êtes‐vous venu à lancer une marque de jeans qui concilie performances économique, sociale et environnementale ?

Thomas Huriez : En refusant de dissocier mes aventures entrepreneuriales de leurs conséquences politiques. M’ennuyant terriblement dans mon précédent emploi, j’ai d’abord ouvert une boutique de mode équitable à Romans‐sur‐Isère, « Modetic », en 2007. Mais ce joli projet de reconversion sur le papier n’était pas mûr : je ne parvenais pas, à l’époque, à vendre de vêtements au‐delà de ma petite clientèle de fidèles… déjà convaincus. J’ai lancé « 1083 » six ans plus tard dans l’idée de produire moi‐même des vêtements « grands publics » et toucher – enfin ! – Monsieur‐et‐Madame‐tout‐le‐monde.

Le boulot est un moyen d’exprimer mes convictions. Nos choix professionnels, personnels, de consommation, d’alimentation ou même de destination de vacances, tout est politique dans la vie.

Justement, diriez‐vous que « 1083 » est plutôt de gauche ou de droite ? 

Je ne pourrais pas vous dire si nos clients sont écolos, votent à l’extrême-gauche, à l’extrême-droite ou au centre, et peu m’importe en réalité. Je suis fier, en revanche, de semer la petite graine du « Made in France » en conciliant la liberté d’entreprendre avec le respect de l’environnement comme de mes salariés.

La responsabilité sociale et environnementale (RSE) s’impose-t-elle suffisamment aux entreprises aujourd’hui ?

Nos choix collectifs font de tels dégâts à la planète que nous sommes de plus en plus nombreux à remettre en cause nos modes de fabrication, de consommation, de vie. Certains patrons font de la RSE par conviction, d’autres uniquement parce que la demande des consommateurs évolue, ou bien sous la pression de leurs salariés tablant sur la montée en gamme de leurs productions pour échapper aux diktats des financiers ayant pris le contrôle de leurs entreprises…

Voir certaines marques de vêtements aux pratiques discutables se prêter à de vastes campagnes de greenwashing m’insupporte, bien sûr. Mais leur baratin donne raison à « 1083 » sur le fond et les oblige d’une certaine façon. Après avoir abondamment communiqué, elles n’auront d’autres choix que de modifier leurs pratiques à moyen‐terme.

Appartient‐il aux politiques de guider les chefs d’entreprises dans la transformation de leurs pratiques professionnelles ?

L’urgence est telle que le sujet n’est plus tant la prise de conscience que la méthode et la manière de faire. Maintenant qu’une minorité d’entrepreneurs engagés a défriché le terrain, les élus locaux et régionaux devraient aider le reste des patrons de PME et d’ETI encore dans le flou à découvrir les vertus de cette nouvelle économie du jour d’après.

L’autre grande affaire des politiques, c’est la nécessaire préservation des savoir‐faire stratégiques permettant d’assurer l’avenir de la Nation. Avec les milliards d’euros de la commande publique, les collectivités territoriales disposent d’un levier essentiel pour acheter français ou faire travailler les entreprises les plus responsables et conforter ainsi des filières industrielles locales. 

« Tirons les leçons sociales et environnementales de la désindustrialisation »

Nombre de savoirs‐faire précieux ont déjà été détruits ou sont menacés avec la désindustrialisation. A qui la faute ? 

Oui, un certain nombre de difficultés industrielles rencontrées par la France ces dernières décennies étaient évitables. Nos dirigeants économiques comme politiques ont pêché par naïveté au début de la mondialisation. Dans le textile, secteur que je connais le mieux, des entreprises familiales ont été cédées à des fonds d’investissements, qui ont aussitôt délocalisé la production au prétexte que les machines immobilisaient d’importants actifs financiers et que les syndicats d’ouvriers étaient trop puissants dans notre pays. Les fabricants‐marques sont peu à peu devenus de simples marques se contentant d’acheter leurs produits moins chers à l’étranger, doublant ainsi voire triplant leurs marges brutes.

Il est grand temps de tirer les leçons sociales et environnementales de cette désindustrialisation. Mais loin de moi la volonté de me poser en donneur de leçons ! Si la filière textile était en bonne santé, « 1083 » n’aurait jamais vu le jour et je me contenterais de vendre des jeans français dans ma petite boutique… Ce que je veux dire par‐là, c’est que ma génération n’est pas plus vertueuse par nature que la précédente. Ayant grandi en vivant les conséquences des choix effectués par nos aînés, nous remédions logiquement à quelques dysfonctionnements observés. Mais probablement reste‐t‐il encore des trous dans la raquette que la génération suivante devra à son tour corriger.

Quel était le sens de votre candidature à Romans‐sur‐Isère lors des municipales 2020, en parallèle du développement de 1083 ?

Le point commun entre mes entreprises et la politique, c’est cette même volonté de défendre ma philosophie en portant, toujours, de nouveaux projets. Je ne me retrouvais plus dans la manière dont la collectivité était administrée, l’opacité et le peu de transparence dont faisait preuve la maire (LR), adepte d’une gestion très solitaire du pouvoir. Marie‐Hélène Thoraval fait de la politique pour réaliser des coups servant ses propres intérêts, pas pour défendre sa ville ni ses habitants. Or, je ne suis pas vraiment le genre de personne à râler dans mon coin et me plaindre en mode « Café du commerce. » D’où notre tentative avec « Passionnément Romans » d’influer sur la destinée d’une ville qui nous est chère, dans laquelle nous vivons et travaillons.

Quelles leçons votre échec vous permet‐il de tirer sur le fonctionnement de la démocratie locale ?

S’il est établi que la diversité au sein d’une équipe renforce les entreprises, les associations ou même les clubs, cette notion continue d’effrayer en politique. Nos élus disent vouloir servir l’intérêt général mais ne rassemblent que des gens qui pensent exactement comme eux… Avec plusieurs citoyens encartés de LFI à LR en passant par le Modem, LREM ou le PS, nous avions proposé aux responsables locaux de partis politiques – mis à part celui du Rassemblement national (RN) – de participer à la transformation de Romans en une ville écologiquement, économiquement et humainement durable. Malheureusement, le soutien des instances locales d’un parti – La République en Marche pour ne pas le nommer – à notre liste transpartisane a servi de prétexte à une partie de la gauche pour empêcher notre équipe de faire barrage à Marie‐Hélène Thoraval au second tour.

Les vieux clivages politiciens se sont une nouvelle fois révélés plus puissants que l’efficacité d’un programme d’intérêt général et la réalité de nos différences… Les mensonges à répétition et la campagne de dénigrement menée par la maire sortante ont fait le reste. Pour couronner le tout, la presse régionale a malheureusement rendu compte de cette bataille comme si elle commentait une partie de ping‐pong. Leurs journalistes relayaient les « arguments » de Madame Thoraval, sans enquêter ni informer les lecteurs sur les enjeux politiques de fond.

« Trop d’élus se voient comme des bâtisseurs de Zones d’activités économiques, consommant toujours plus de terres agricoles en périphérie de nos villes »

Pourquoi un novice en politique comme vous a‑t‐il visé la prise de la mairie plutôt qu’influer sur les affaires municipales depuis les chambres consulaires type CCI ou les réseaux de notables locaux ?

Parce que je souhaitais combler l’énorme décalage entre la communication municipale et la réalité, pour une question éthique aussi, et afin tout simplement de faire valoir ma vision. Avec la maire, nos points de vues différaient sensiblement sur l’écologie, les solidarités ou encore l’avenir du centre‐ville puisque ses dernières décisions contribuent à tuer à petit feu les rues commerçantes…

Alors je sais bien, au‐delà du strict cas de Romans‐sur‐Isère d’ailleurs, que divers entrepreneurs, commerçants et acteurs associatifs engagés en politique locale ont pu subir des formes de chantage et de représailles assez malsaines de leur mairie. Ma candidature n’était peut‐être pas raisonnable de ce point de vue, c’est sûr. Mais si je ne réfléchissais qu’en termes de risques et jamais d’opportunités, je ne serais pas entrepreneur ! Si mon adversaire – reconduite dans ses fonctions, donc – continue à bloquer les projets de développement de 1083, alors nous envisagerons à regret un déménagement qui serait avant tout pénalisant pour Romans.

Au‐delà de Romans‐sur‐Isère, quel regard l’entrepreneur que vous êtes porte‐t‐il sur l’action des 35 000 maires français en matière de développement économique local ?

La majorité des élus se considère comme des bâtisseurs de « zones d’activités économiques ». Dans leur logiciel de pensée, mieux vaut inaugurer des espaces de production modernes et attractifs en périphérie de nos villes que de convertir des bâtiments vides à proximité de la gare en bureaux de centre‐ville, par exemple. Le gros problème, c’est que ces aménagements consomment toujours plus de terres agricoles et sont des sources d’importantes nuisances : coûteuse pour les salariés, l’augmentation continue des déplacements domicile‐travail nécessite de construire encore plus de routes, de nouveaux ronds‐points, parkings, etc. C’est un cercle vicieux dont il nous faut absolument sortir.

L’autre enjeu important, c’est celui de la vulgarisation de l’économie. Avec « Passionnément Romans », nous souhaitions multiplier les visites d’entreprises pour guider les élèves du territoire dans leurs choix d’orientation. Faute d’avoir pu découvrir la variété du tissu entrepreneurial local, beaucoup s’engagent à 16 ou 18 ans dans des parcours sans bien connaître la réalité des métiers qu’ils embrasseront par la suite. Et, sans surprise, ce sont souvent les mêmes qui disent quelques années plus tard manquer de sens dans leur travail…

Les collectivités peuvent‐elles vraiment inciter les entreprises postulant aux marchés publics à s’ouvrir et dialoguer avec les forces vives du territoire, coopérer avec leurs fournisseurs locaux et les consommateurs, réduire leurs déchets ou bien encore questionner l’utilité sociale et l’empreinte environnementale de leurs produits…

Je rêve que des élus portent de telles ambitions économiques. Sans doute en existe‐t‐il déjà quelques‐uns, ici ou là, qui connectent les entrepreneurs les uns aux autres, valorisent les entreprises exemplaires et encouragent les autres à se convertir jusqu’à rendre les bonnes pratiques incontournables…

Il ne faut néanmoins pas attendre que la collectivité soit au‐devant du changement, mais plutôt souhaiter qu’elle se colle le plus près possible derrière, en animatrice des dynamiques existantes. Lorsque vous regardez l’histoire, l’économie a toujours évolué plus vite que la politique et rarement à l’initiative des élus ! Je ne dis pas ça pour le plaisir de leur jeter la pierre : il y a de mauvais responsables politiques comme de très bons. C’est juste que la créativité et la prise de risques paient moins en politique que dans l’entrepreneuriat.

N’est-ce pas illusoire de croire que les élus pourraient bousculer le capitalisme financiarisé « par le bas », depuis le seul échelon local ?

Si, c’est pourquoi je crois surtout en la force de minorités avant‐gardistes. C’est parce qu’il existe quelques entrepreneurs, syndicalistes, élus, consommateurs ou même journalistes de plus en plus conscients des limites du fonctionnement actuel de l’économie que le marché évoluera, puis que les régulateurs – nationaux ou européen – acteront ces changements par de nouvelles règles. Alors, ces pratiques vertueuses pourront se frayer une place à côté du modèle dominant. Simplement, tout cela prend du temps : le marché peut évoluer grâce à une minorité d’entrepreneurs ou de consommateurs, lorsqu’il faut attendre qu’une majorité d’électeurs se constitue pour espérer faire bouger la démocratie.

Cela vous rend‐il sceptique sur le « renouveau industriel » actuellement en vogue dans les discours des dirigeants économiques comme politiques ?

Plus le temps passe, plus les gens accordent du crédit à cette thèse du « Re‐Made in France. » C’est très bien que l’Etat, des régions et quelques métropoles envisagent la relance autour de ces idées d’économie circulaire et de production locale, de décarbonation de l’économie, etc. Il faudra vérifier par quels moyens tous ces beaux discours se traduiront concrètement, certes, mais j’y crois : ça va dans le sens de l’histoire. Les acteurs publics n’ont plus vraiment d’autre choix, à vrai dire, que de réorienter leurs politiques d’investissements court‐termistes et se fixer à nouveau des objectifs de long‐terme.

Ce n’est pas de « 3 ou 4 points de PIB de plus » dont la France a besoin

Faut‐il écouter Bercy et certains syndicats patronaux pour qui les entreprises payent trop d’impôts et font face à un droit du travail trop corseté pour espérer réindustrialiser durablement la France ?

Des choses peuvent probablement être améliorées, car oui, on peut toujours s’améliorer, dans tous les domaines. Sachant que la main d’œuvre pèse pour environ 50% du coût de revient d’un jean 1083 vendu 100 euros, une baisse de 10% du coût du travail en France me permettrait, par exemple, de baisser son prix à 95 euros…

Je regrette néanmoins l’omniprésence de cette antienne de la « baisse des charges » dans le débat public français. Croyez‐moi, il serait bon de passer autant de temps et d’investir la même énergie à débattre de l’impact des modèles économiques sur la compétitivité des produits français…

Qu’entendez-vous par là ?

La densité des circuits de distribution, avec bien souvent une multitude d’intermédiaires à rémunérer en amont et en aval, pénalise bien plus les entreprises que le niveau de prélèvements obligatoires ou de cotisations sociales du pays de production où elles œuvrent. Comparez les étiquettes des jeans H&M et Levi’s, vous verrez qu’ils sont fabriqués avec le même type de tissu dans les mêmes régions du monde. En dépit de coûts de fabrication peu ou prou semblables – autour de 12 euros le jean –, le premier sera vendu 30 euros chez H&M et l’autre, siglé Levi’s, 100… Les différentiels de prix ne s’expliquent pas tant par le coût du travail que la performance du modèle économique et la stratégie de distribution de chacun.

Où 1083, H&M mais aussi Zara ou Decathlon réalisent leurs économies, d’après vous ? En internalisant au maximum la conception, la fabrication et la commercialisation de nos vêtements, lorsqu’une marque américaine comme Levi’s doit rémunérer des cabinets de conseil en design, en marketing, ses sous‐traitants, ses actionnaires, ses revendeurs, etc. Nous n’avons rien inventé avec ces circuits‐courts ; nous n’avons fait qu’adapter le modèle des Trente Glorieuses en réalité ! Difficile de nous taxer de doux rêveurs…

Imaginiez‐vous, personnellement, que relocaliser la production de jeans et recréer une industrie textile 100% française serait aussi difficile ? 

Non, mais quand je lance les jeans 1083, je ne m’attendais pas non plus à me retrouver à la tête d’un groupe avec une telle croissance et autant d’employés (ndlr : 65), ni à écrire un livre et être régulièrement interviewé sur le « Made in France. » Aujourd’hui, l’entreprise 1083 est rentable et me rémunère correctement ainsi que les membres de mon équipe et tous nos salariés. Nous réinvestissons l’intégralité de nos bénéfices dans le développement. Notre but ne consiste pas à faire le plus d’argent possible, il est d’inventer un nouveau modèle économique viable pour l’industrie textile française. Sincèrement, c’est dix fois plus enrichissant de construire un monde plus durable que de chercher à être le plus riche de la ville ou du quartier.

Derrière la carte postale, notre aventure n’en reste pas moins laborieuse – au bon sens du mot labeur. Nous avons été confrontés à d’importants obstacles, et il nous reste encore de nombreux défis à relever pour convaincre les consommateurs que le développement durable ne se résume pas seulement à des paniers de légumes issus de l’agriculture bio, pour revaloriser nos métiers industriels et résoudre nos difficultés à recruter, par exemple, maintenir nos savoirs‐faire aussi, etc. C’est un processus long, fragile et engageant pour lequel nous sommes, heureusement, accompagnés par divers acteurs publics, nationaux, locaux, privés. Et tant pis si nous échouons demain, serais‐je presque tenté de dire, tant que d’autres entrepreneurs prennent notre suite. Tous ces sacrifices, nous y consentons parce que nous portons un projet que nous croyons juste et que nous souhaitons encore faire grandir cette cause qui fait sens à nos yeux.

Découvrez les autres grands entretiens de l’été sur Mediacités

Cette interview fait partie d’une série d’entretiens réalisés autour du thème “Le changement, c’est par le bas”.

1 – « La société civile doit s’organiser pour peser sur l’agenda municipal » (Guillaume Gourgues, chercheur en sciences politiques). 

2 – « On ne gagnera jamais la bataille du logement sans travailler à l’échelle locale » (Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre)

3 – « Une politique pour le climat ne peut pas se limiter aux pistes cyclables et aux transports en commun » (Zoé Lavocat, responsable Territoires au sein du Réseau Action Climat)

4 – « Les municipalistes disposent désormais d’une vraie force d’expérimentation locale » (Elisabeth Dau, co‐présidente d’Action Commune)

  • « Ce que je veux dire par‐là, c’est que ma génération n’est pas plus vertueuse par nature que la précédente. Ayant grandi en vivant les conséquences des choix effectués par nos aînés, nous remédions logiquement à quelques dysfonctionnements observés. Mais probablement reste‐t‐il encore des trous dans la raquette que la génération suivante devra à son tour corriger ! »
    Nous irions donc vers le bonheur !
    En abaissant le coût du travail ! (dit plus loin).
    Alors qu’actuellement les atteintes à l’environnement et à la justice sociale se multiplient, s’accentuent.
    Un des choix des aines, c’est la sécu, la retraite par répartition en est un autre…

    • Bonjour Monsieur Defebvre,
      Libre à vous de ne lire que ce qui vous arrange, mais vos extraits ne reflètent pas vraiment le propos de Thomas Huriez.
      – Le passage sur les « erreurs de nos aînés » se rapporte aux errements de la mondialisation et de la désindustrialisation qu’il décrit dans le paragraphe précédent, en rien à la création de la Sécurité sociale…
      – TH relativise justement le gain de compétitivité et de pouvoir d’achat que permettrait une baisse de 10% du coût du travail en France, et critique la place prépondérante prise par ce totem patronal de la « baisse des charges » dans le débat public par rapport à la performance des modèles économiques des entreprises.
      Cordialement,

      • Les errements de la mondialisation ne s’accentueraient‐ils pas avec cette génération, qui multiplie les traités de type CETA ?
        Cela montre bien que ce n’est pas une question de génération, mais de modèle social.
        Sur votre deuxième remarque : il « relativise », mais souhaite que “le coût » du travail soit réduit ; Comment ? En réduisant les salaires ou en réduisant les cotisations (qui n’arrêtent pas d’être réduites) ? On ne le dit pas.
        Ni de droite, ni de gauche (tiens, tiens) il aurait, au premier tour des municipales de Romans, tenté de recevoir l’appui des marcheurs au pouvoir,. Sans succès. (journal « Peuple libre »). Apparemment, il en avait l’appui au second tour.
        Pourra‐t‐il « muter le système économique dominant » ? Le CAC 40 ne semble pas trop s’inquiéter.

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Par Adrien Disson

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