Qui savait quoi ? Qui avait conscience de quoi ? S’agit-il d’une fraude fiscale ou d’une « escroquerie en bande organisée » ? Y avait‐il intention de frauder ? En cette seconde journée d’audience du procès des élus roubaisiens et de leurs proches pour fraude aux micro‐partis, ces questions ont été au cœur des débats. Lors de la première journée d’audience, les prévenus avaient tous tenté de minimiser leur rôle, préférant plaider la naïveté et la confiance excessive accordée à Max‐André Pick, pièce centrale du dispositif. Ce 6 février au matin, leurs oreilles ont dû siffler.
Première à prendre la parole, l’avocate de l’État – qui s’est constitué partie civile dans ce procès singulier – a été très claire : « Ce n’est pas un dossier fiscal mais bien un dossier d’escroquerie tout à fait caractérisé, insiste Me Geneviève Caralp‐Delion. La distribution des rôles est claire. Chacun a sa place dans le schéma frauduleux. » L’avocate insiste : « J’ai entendu qu’on évoquait une “faille fiscale”, voire une “niche fiscale” dont on aurait profité ? Non ! L’élément intentionnel ne peut pas être mis à bas. S’enrichir en faisant un don, c’est quand même stupéfiant ! »