C’est un procès maudit qui a repris ce lundi 10 juin au tribunal de Lille. Ajourné le 3 juillet 2023 pour cause de grève des greffiers, suspendu le 14 février 2024 après deux journées d’audience en raison de l’hospitalisation d’une magistrate, le procès du président de la Métropole européenne de Lille (MEL) Damien Castelain a repris avec quarante minutes de retard en raison de « problèmes informatiques ». Après avoir recueilli l’accord des avocats, la justice a décidé de reprendre les débats là où ils s’étaient arrêtés quatre mois plus tôt – plutôt que de tout reprendre à zéro. Une décision sans doute raisonnable au vu de la lenteur déjà déplorable de ce dossier judiciaire.
C’est donc sur l’embauche litigieuse de Constance Tembremande comme « conseillère spéciale du président » que l’audience a débuté [(re)lire à ce sujet notre compte‐rendu des audiences de février]. Pour ce dossier, Damien Castelain est accusé de « prise illégale d’intérêts » et de « favoritisme ». La justice le soupçonne d’avoir procédé à un recrutement de complaisance au sein de son cabinet. C’est lui qui, au motif de « l’intérêt général », décide de suspendre le contrat de conseil qui liait depuis un an la société de relations publiques Constance RP avec la MEL afin de salarier sa gérante – et unique employée. L’objet de ce recrutement à 3 500 euros net mensuels ? Assurer la communication personnelle et politique du président.