Pour la première fois depuis plus de cinq ans, le président de la Métropole européenne de Lille a répondu aux questions de Mediacités. Ceci augure-t-il de la fin de la censure à laquelle nous étions soumis ? Rien n'est moins sûr... mais l'espoir fait vivre !
Les plus fidèles d’entre vous l’auront remarqué. Dans l’enquête consacrée cette semaine au projet régional de Cité de la bière, le président de la Métropole européenne de Lille (MEL) Damien Castelain s’exprime. « Et alors ?, pourriez‐vous rétorquer. Quoi de plus normal qu’un président de collectivité publique réponde aux questions d’un journaliste ? » Eh bien justement. Ces deux petites phrases du président de la MEL constituent un évènement à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de Mediacités.
Il aura en effet fallu attendre plus de cinq ans pour que Damien Castelain ouvre une brèche dans son boycott complet de notre journal. Depuis nos révélations sur ses dépenses de frais litigieuses, le 15 juin 2018, Damien Castelain avait passé la consigne aux quelques 3 000 agents métropolitains de ne pas répondre aux questions à Mediacités. Jamais. Sous aucun prétexte. Toutes les demandes que nous adressions au service de presse, même les plus techniques, étaient systématiquement relayées au cabinet du président où elles restaient sans réponse.
Il est difficile à ce stade de savoir si les deux phrases de Damien Castelain ouvrent véritablement un nouveau chapitre dans les relations entre Mediacités et la MEL. Car elles n’ont été obtenues qu’à la volée – et au culot ! – à la mi‐temps d’un match de handball de l’équipe de France féminine. Pouvons‐nous espérer une normalisation des relations ? Etre enfin convié lors des rares points de presse organisé par le président… sans que celui‐ci fasse mine de regretter d’avoir « oublié » Mediacités ? Bénéficier à nouveau de souscription d’abonnements par les services de la MEL ? Ou tout simplement être mentionnés dans les revues de presse internes à la collectivité où nos enquêtes sont systématiquement écartées ?
Soyons optimistes ! Espérons que cette rencontre impromptue en marge d’une compétition de handball provoque un déclic. « Soyez sport », Damien Castelain ! Il en va du respect de la liberté de la presse et, derrière elle, de nos lecteurs. Nous serions trop heureux de pouvoir stopper – à 1 972 jours – notre compteur de jours de censure…
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