Soucieux de pouvoir enquêter sans entraves, Mediacités n’accepte aucune forme de publicité – ni commerciale ni institutionnelle. De fait, notre journal d’investigation locale 100% indépendant vit exclusivement des abonnements payants de nos lecteurs.
Vous l’aurez sûrement remarqué en navigant sur notre site. Quelque chose d’habituel vous a certainement manqué… Pas de Gif intempestif qui clignote dans un coin, pas de pop‐up sur lequel apparaissent les dernières chaussures à la mode à moins 30%, pas de contenu sponsorisé vantant les mérites du dernier régime que les américains s’arrachent et qui débarque en France. Rien de tout ça, non. Vous pouvez désactiver, sans crainte, votre bloqueur de publicités.
Bien que nous nous soucions de votre confort de lecture, ce parti‐pris a été motivé à vrai dire par des considérations éditoriales bien plus qu’ergonomiques. Chaque semaine, Mediacités ausculte les agissements des décideurs locaux à travers des enquêtes exclusives, des reportages incisifs et autres décryptages fouillés. Socle fondateur de la promesse éditoriale de Mediacités, notre indépendance vaut plus cher à nos yeux que les quelques dizaines de milliers d’euros de recettes publicitaires que nous pourrions récupérer chaque mois.
Ce journalisme de fond, dense, que Mediacités revendique, est incompatible avec un financement par la publicité. A l’investigation au long‐cours sur des sujets d’envergure qui donnent du sens, les annonceurs préfèrent généralement sponsoriser des articles portant sur des infos consensuelles ou sensationnelles, dans l’optique d’obtenir un maximum de « clics. » Aussi passéiste cette vision puisse‐t‐elle paraître, Mediacités préfère s’adresser à l’intelligence de ses lecteurs qu’aux émotions de consommateurs anonymes. Nous ne voulons pas réduire nos journalistes à n’être que des « hommes‐sandwichs » chargés de vendre du « temps de cerveau disponible » à une quelconque marque.
La rédaction ne pourrait pas révéler certaines pratiques d’optimisation fiscale si Leclerc ou Auchan étaient des clients réguliers de Mediacités
Et pourtant, telle n’est toujours pas la raison principale qui nous a poussé à privilégier un financement par les abonnements. Ce choix stratégique a surtout été guidé par la liberté que nous souhaitons offrir à nos enquêteurs locaux. La mission que nous leur assignons est claire : scruter les sphères politiques, économiques, administratives, sportives ou encore culturelles des grandes villes pour dénicher des informations que les citoyens ont le droit – mais aussi le besoin – de connaître afin de mieux comprendre leur environnement. Payer nos journalistes grâce à des campagnes de propagande/publicité les aurait placés en porte‐à‐faux vis‐à‐vis des principaux décideurs, des acteurs les plus influents du territoire.
Les constructeurs automobiles ont dépensé 3,5 milliards d”€ de publicité en France en 2018
C’est supérieur au budget TER de l’ensemble des Régions françaises➡️A chaque fois qu’un français achète une voiture, il paye 1 500 € de publicité #VachesaLaithttps://t.co/2iLVBMEjNd pic.twitter.com/mLoJQXSCT3
— Mathieu Chassignet (@M_Chassignet) April 24, 2019
Si Leclerc, Auchan ou d’autres gros annonceurs étaient des clients réguliers de Mediacités, notre rédaction aurait plus de mal à révéler l’ampleur des aides publiques dont bénéficient les centres commerciaux, les pratiques d’optimisation fiscale si prisées par les grands groupes ou les destructions d’emplois que les grandes surfaces entraînent dans les centres‐villes… Comment imaginer chroniquer les limites du tout‐voiture et de l’étalement urbain ou les dangers sanitaires de la pollution en étant pieds et mains liés avec des constructeurs ou des concessionnaires automobiles ? Impossible pour un journal sous perfusion de Nexity, Bouygues Immobilier ou Kauffman & Broad d’enquêter sur la spéculation immobilière et l’explosion des loyers dans les grandes villes. Et comment éclairer les citoyens sur le modèle économique des vélos en libre‐service lorsque JCDecaux ou Clear Channel sont annonceurs ?
Un journal d’investigation locale doit bel et bien refuser toutes sortes de publicités
Ce principe de précaution vaut aussi pour les élus et leurs publicités institutionnelles. Décentralisation aidant, nombre de chefs d’exécutifs locaux s’offrent aujourd’hui des pages entières de journaux pour légitimer leurs projets ou réalisations. Comment réagiraient‐ils si Mediacités les acceptaient dans ses colonnes puis venait à publier une enquête déplaisante à leurs yeux ? Il n’est pas bien difficile de l’imaginer…
La rédaction a préféré s’épargner ce faux suspens, à l’heure où les citoyens français doutent de l’indépendance des journalistes, souvent à tort mais parfois à raison. En France, au XXIème siècle, il ne faut plus tant craindre les censures que l’autocensure de journalistes conscients de l’hérésie consistant à enquêter sur les principaux financeurs de leur média. D’où notre certitude qu’un journal d’investigation locale doit refuser toutes sortes de publicités :
- Parce que les pages de publicité achetées par les pouvoirs locaux – qu’ils soient politiques ou économiques – ne sont jamais du mécénat ou de la philanthropie destinés à soutenir la liberté de la presse ;
- Parce que la publicité finit toujours par dicter certains choix éditoriaux autant que la nature des sujets investigués ;
Cette décision de nous priver de recettes publicitaires témoigne de notre sincérité à vouloir faire émerger une information locale de qualité, ne s’interdisant aucun sujet et encore moins ceux relatant des problèmes ou dysfonctionnements que les pouvoirs locaux auraient préféré taire. Cela rend le pari du développement de Mediacités plus difficile à relever, mais aussi beaucoup plus excitant !
Merci à toute l’équipe pour ce bel engagement dans ce qui doit demeurer la principale qualité d’un journal : l’indépendance. Nous savons que celle‐ci n’est pas pleine et entière lorsque la rédaction appartient à un groupe puissant ou encore à une personne bien trop proche des « élites » de notre nation.
Je vous encourage à continuer à cultiver cet esprit véritablement objectif, serein et libre. Nous avons, plus que jamais, besoin de vérités. Des vérités étayées, pas des vérités construites de toutes pièces…
En vous lisant j’ai la conviction, la certitude de bénéficier d’une information vérifiée, donc sûre et solide. Je souhaite une belle et longue vie à Médiacité et à l’ensemble de vos équipes mes félicitations pour leur travail, leur engagement, leur déontologie.
Vraiment merci !
Enfin un journal local indépendant qui porte un autre regard sur notre quotidien… je vous incite à le lire et le partager/faire connaitre absolument si nous voulons un peu plus de liberté (vraie) et de démocratie. Merci pour ce vent nouveau qui m’apporte beaucoup d’air frais !