Contrôler ce que fait votre maire ou votre président·e de métropole, et pas seulement tous les six ans : voilà l’ambition de Radar, la nouvelle application participative de Mediacités. De la vérification des engagements de campagne à l’enregistrement des décisions prises dans votre ville, vous pouvez dès aujourd’hui participer à ce mouvement pour renforcer la transparence de la vie politique locale.
Pour un projet d’une telle ampleur, il fallait bien plus qu’une rédaction d’une dizaine de journalistes. Heureusement, nous ne sommes pas seuls : dès aujourd’hui avec Radar, nous vous proposons de participer au contrôle citoyen de vos élus locaux à Lille, Lyon, Nantes et Toulouse.
Que vous soyez abonné·e à Mediacités ou non, vous pouvez collaborer très concrètement avec nos journalistes pour :
- Vérifier si votre maire ou président·e de métropole applique ses engagements de campagne ;
- Numériser les votes des conseils municipaux et métropolitains de votre ville ;
- Faire campagne pour que nos institutions locales rendent accessibles davantage d’informations d’intérêt public.
Voici toutes les explications pour que vous compreniez comment naviguer sur Radar et ainsi contribuer à un mouvement inédit pour renforcer la transparence de nos institutions locales :
- Est‐ce que Radar est gratuit ?
- Pourquoi contrôler les promesses à l’échelle locale ?
- Dans quelles villes suivons‐nous l’application des promesses ?
- Combien de promesses nos journalistes ont‐ils recensé ? Et d’où proviennent‐elles ?
- Comment les promesses ont‐elles été catégorisées ?
- C’est quoi une « promesse phare » ?
- À quoi correspondent les verdicts pour chaque promesse ?
- Comment puis‐je aider Mediacités à vérifier si une promesse est tenue ?
- À quoi cela sert‐il de numériser les délibérations d’un conseil municipal ou métropolitain ?
- Comment utilisons‐nous les délibérations numérisées par les lecteurs ?
- Que se passe‐t‐il si des lecteurs entrent des fausses informations pour une délibération ?
- Puis‐je être rémunéré en échange de la numérisation des délibérations ?
- Pourquoi seules les délibérations des conseils municipaux sont‐elles disponibles ?
- Pourquoi les graphiques de la section « Les chiffres » sont presque vides ?
- Et au fait, pourquoi devrais‐je envoyer un message à mon maire ou président de métropole dans la section « Réclamez plus de transparence » ?
- Qui a participé à la construction de Radar ?
1. Est‐ce que Radar est gratuit ?
Radar est entièrement gratuit et accessible y compris aux personnes qui ne disposent pas d’un abonnement à Mediacités. Si vous souhaitez soutenir un média local indépendant, vous pouvez vous abonner à partir de 5 euros par mois, voire franchir un pas de plus en investissant dans la Société des Amis de Mediacités.
2. Pourquoi contrôler les promesses à l’échelle locale ?
Chez Mediacités, nous considérons que les pouvoirs exécutifs des grandes villes ont des comptes à rendre à leurs électeurs, et pas seulement lors d’un bilan de mandat une fois tous les six ans. Cela nous semble d’autant plus important qu’une abstention record a marqué les élections municipales de mars et juin 2020 (58,4% en moyenne en France) : les maires actuels sont les plus mal‐élus de la Vème République. Nous nous sommes donc donné pour mission de vérifier, tout au long du mandat 2020–2026, si les élu·e·s appliquent bien leurs engagements de campagne.
3. Dans quelles villes suivons‐nous l’application des promesses ?
Dans les quatre villes où Mediacités est implanté, soit huit collectivités locales :
- Les mairies de Lille (Martine Aubry), Lyon (Grégory Doucet), Nantes (Johanna Rolland) et Toulouse (Jean‐Luc Moudenc)
- La Métropole Européenne de Lille (Damien Castelain), le Grand Lyon (Bruno Bernard), Nantes Métropole (Johanna Rolland) et Toulouse Métropole (Jean‐Luc Moudenc). À elles seules, ces quatre collectivités rassemblent 215 communes.
En toute logique, nous aurions pu créer une page de Radar pour chacune de ces institutions, soit huit pages au total. Mais comme la plupart des élu·e·s à la mairie et à la métropole sont soit du même parti politique (Bruno Bernard et Grégory Doucet à Lyon), soit la même personne (Johanna Rolland à la tête de la mairie et de la métropole de Nantes, Jean‐Luc Moudenc à la tête de la mairie et la métropole de Toulouse), nous avons choisi de regrouper leurs engagements sur une même page. Une seule exception : Lille, où Martine Aubry s’est présentée à la mairie sous les couleurs socialistes, avec un programme totalement distinct du président sans étiquette de la Métropole Européenne de Lille (MEL), Damien Castelain.
Au final, vous pourrez donc naviguer sur cinq pages de Radar : la mairie de Lille, la MEL, et les pages communes à la mairie et la métropole de Lyon, de Nantes et de Toulouse.
4. Combien de promesses nos journalistes ont‐ils recensé ? Et d’où proviennent‐elles ?
1 175, très exactement ! Dans le détail, nous avons répertorié 217 promesses pour Martine Aubry (mairie de Lille), 106 promesses pour Damien Castelain (MEL), 125 promesses pour Bruno Bernard et Grégory Doucet (Lyon), 425 pour Johanna Rolland (Nantes) et 302 pour Jean‐Luc Moudenc (Toulouse).
Nous avons collecté les engagements issus du programme officiel de chaque maire et/ou président·e de métropole pour les élections municipales 2020. Nous ne nous sommes pas basé sur les professions de foi, ces tracts synthétiques envoyés par courrier aux électrices et électeurs quelques jours avant le scrutin, mais plutôt sur le programme complet de chacun des candidat·e·s — pas toujours facile à trouver, comme on vous l’expliquait récemment sur Mediacités.
5. Comment les promesses ont‐elles été catégorisées ?
Pour que vous puissiez facilement naviguer dans ce long inventaire, nous avons classé les promesses en 14 thématiques (« Éducation et jeunesse », « Urbanisme », etc.). Nous avons préféré utiliser des catégories neutres plutôt que les différents intitulés imaginés par les candidat·e·s (exemple : « Métamorphose paysagère » ou « Commerce et tourisme durables » dans celui de Martine Aubry).
Par ailleurs, nous avons indiqué l’institution — mairie ou métropole — qui avait la compétence pour appliquer chaque promesse. Cela nous semblait d’autant plus important d’apporter cette information que les candidats aux élections municipales 2020 ont eu la fâcheuse manie de s’engager sur des dossiers… sur lesquels ils ne peuvent pas faire grand‐chose.
6. Qu’appelons-nous une « promesse phare » ?
Nous avons sélectionné ce que nous avons appelé des « promesses phares » pour chaque maire et président·e de métropole élu·e dans nos villes. Ces engagements concernent les dossiers clés de leur mandat 2020–2026. À Lille par exemple, il s’agira de vérifier comment Martine Aubry appliquera sa promesse d’un recours accru à la vidéoprotection, véritable revirement pour la maire socialiste, historiquement opposée à cet outil. Du côté de Toulouse, nous chercherons particulièrement à comprendre comment Jean‐Luc Moudenc entend « tripler l’usage du vélo dans les rues » d’ici à 2026.
Au total, nous avons retenu 35 « promesses phares » que nous suivrons assidûment tout au long du mandat. Chacune de ces promesses dispose ainsi d’une page propre, pour laquelle nos journalistes publieront différents types de contenus : des enquêtes, mais aussi des analyses ou des brèves. Le nombre de 35 n’est pas figé. Il pourra être amené à évoluer en cours de mandat à mesure que certains dossiers prendront de l’importance.
En outre, nous n’oublions pas le millier d’autres promesses répertoriées. Mais comme nos moyens limités — Mediacités se finance uniquement par les abonnements — ne nous permettent pas encore de suivre leur avancement au jour le jour, nous comptons sur vous pour nous signaler quand leur « verdict » doit être actualisé.
7. À quoi correspondent les verdicts pour chaque promesse ?
Nous vérifions si nos élu·e·s tiennent leurs engagements en nous basant sur des résultats concrets et des faits vérifiables. Une déclaration d’intention ne suffit donc pas à considérer qu’une promesse est tenue.
Nous avons défini six verdicts possibles pour chaque promesse de campagne :
- Appliquée : la promesse est tenue et des éléments factuels en attestent ;
- En partie appliquée : la promesse initiale n’a pas atteint la totalité de l’objectif prévu, mais des changements concrets sur ce dossier ont été apportés depuis le début du mandat ;
- En pause : la promesse est au point mort mais n’est pas officiellement abandonnée. Cela peut concerner des promesses qui se heurtent à un recours en justice, un affrontement avec l’opposition qui ne débouche sur aucun compromis ou encore un manque de moyens budgétaires.
- Abandonnée : la promesse n’a pas été menée à son terme. Cela ne veut pas forcément dire que la majorité élue n’a rien fait à son sujet, mais bien que l’objectif initial n’a pas été atteint.
- Invérifiable : la promesse est formulée de manière floue ou bien ne comporte aucun objectif chiffré. Il peut aussi s’agir de promesses concernant des dossiers qui ne relèvent pas de la compétence de la mairie, mais d’une autre collectivité (métropole, département, région) ou de l’État.
- En cours d’évaluation : il s’agit du statut initial affecté pour chaque promesse, en attendant que les journalistes de Mediacités trouvent des preuves concrètes d’avancement (ou de renoncement) à leur sujet.
Alors que nous lançons tout juste Radar, une large majorité des promesses restent encore « En cours d’évaluation ». Avec votre aide, nous allons pouvoir actualiser ce verdict dans les semaines et mois à venir.
8. Comment puis‐je aider Mediacités à vérifier si une promesse est tenue ?
Très simplement : pour chaque promesse, vous pouvez nous suggérer de mettre à jour notre verdict. Si vous avez eu vent d’une information (confidentielle ou non) ou que vous pensez que notre verdict n’est plus à jour, cliquez sur une promesse et écrivez‐nous dans le formulaire intitulé « Vous avez une information à nous partager sur cette promesse ? », au bas du volet latéral. Nous ne pouvons pas vous garantir de répondre à tous vos messages, mais nous faisons la promesse – et elle sera tenue ! – que chacun de vos messages sera lu attentivement.
9. À quoi cela sert‐il de numériser les délibérations d’un conseil municipal ou métropolitain ?
C’est l’autre grand chapitre de Radar : la numérisation des décisions municipales et métropolitaines. Cette numérisation a deux objectifs : déclencher des enquêtes de Mediacités et vous permettre d’évaluer de façon simple l’activité des mairies et des métropoles.
Dans les agglomérations de Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, les sites web de la mairie de la ville‐centre et de la métropole permettent de rechercher les délibérations votées en conseil municipal ou métropolitain. Malheureusement, cette recherche est fastidieuse : les outils de recherche sont souvent vieillissants et les seuls documents disponibles sont au format PDF. Surtout, la recherche dans les délibérations est incomplète : impossible, par exemple, de rechercher une délibération en fonction de certains mots‐clés ou de savoir aisément quel conseiller était présent lors d’un vote.
C’est pourquoi nous vous demandons de bien vouloir prendre quelques minutes pour renseigner les principales informations contenues dans chaque délibération. Nos journalistes effectuent ce travail à vos côtés, mais ils ne peuvent traiter les milliers de délibérations votées chaque année. Votre aide est donc très précieuse !
10. Comment utilisons‐nous les délibérations numérisées par les lecteurs ?
De deux manières :
- Les données que vous saisissez sont visualisées automatiquement sur des graphiques, dans la section « Les chiffres » de Radar. Vous permettez ainsi aux lectrices et aux lecteurs de retenir certains des éléments clés des conseils municipaux et métropolitains. Leur nombre est d’ailleurs amené à évoluer avec le temps. Nous prévoyons par exemple prochainement de représenter sur une carte les quartiers de ville les plus concernés par les décisions municipales.
- Ces données sont également mises à la disposition des journalistes de Mediacités, dans une base complétée d’autres indicateurs. Elles leur permettent ainsi de croiser des informations et de lancer des enquêtes. Vous pouvez ainsi nous alerter, à la fin de chaque formulaire, si vous pensez qu’une délibération mérite toute notre attention.
11. Que se passe‐t‐il si des lecteurs entrent de mauvaises informations pour une délibération ?
Pas de panique : nous avons mis en place un mécanisme de vérification pour chaque formulaire envoyé. Sans vous en dévoiler la sauce secrète, il faut qu’un certain nombre de lecteurs entrent des données identiques pour que nous considérions une délibération comme validée. C’est seulement après cette étape que les données sont intégrées aux graphiques, dans la section « Les chiffres » de Radar.
Ce mécanisme nous protège de plusieurs erreurs, par exemple si vous commettez une faute de frappe ou que vous hésitez sur la classification d’une délibération dans une thématique (certaines délibérations pouvant concerner plusieurs thématiques à la fois). Un tel système nous protège également de potentielles actions malveillantes qui viseraient à entrer des données incorrectes dans Radar.
12. Puis‐je être rémunéré en échange de la numérisation des délibérations ?
Non, ce n’est pas le modèle que nous avons choisi. Nous considérons plutôt que prendre du temps pour collaborer avec nos journalistes est une manière, parmi d’autres, de soutenir Mediacités. La numérisation des délibérations repose sur le modèle du « crowdsourcing » (production participative) : chacun peut y prendre part de manière gracieuse et contribuer à un projet d’utilité publique.
13. Pourquoi seules les délibérations des conseils municipaux sont‐elles disponibles ?
C’est juste une question de temps : nous nous donnons quelques jours pour voir comment nos lecteurs utilisent les formulaires pour les conseils municipaux. Si nécessaire, nous les corrigerons pour rendre la numérisation encore plus simple. Rendez‐vous très bientôt, donc, pour rendre votre métropole plus transparente !
14. Pourquoi les graphiques de la section « Les chiffres » sont‐ils presque vides ?
Radar est un projet de long terme, qui donnera sa pleine mesure avec le temps, quand plusieurs dizaines de conseils municipaux et métropolitains auront nourri sa base de données. La section « Les chiffres » de Radar va donc s’étoffer avec le temps. Pour le moment, seules quelques dizaines de lectrices et lecteurs ont participé à la numérisation des délibérations. Nous avons donc recueilli encore peu de données permettant de compléter les graphiques sur l’activité politique dans nos villes.
Mais Radar va très vite s’enrichir : sachant qu’une cinquantaine de conseils municipaux et métropolitains sont organisés chaque année, vous pourrez très bientôt visualiser de premières tendances sur les thèmes privilégiés par vos élu·e·s, mais aussi sur leur assiduité ou leur poids dans la majorité.
15. Et au fait, pourquoi devrais‐je envoyer un message à mon maire ou président de métropole dans la section « Réclamez plus de transparence » ?
Les journalistes de Mediacités ont sélectionné plusieurs informations d’intérêt public qui ne sont pas rendues publiques par les mairies et les métropoles, ou bien qui sont très difficilement accessibles sur leur site web. Il peut s’agir par exemple des déclarations d’intérêts des élus, de l’agenda des maires ou du registre des lobbies locaux.
Lorsque vous envoyez un message pour demander qu’une de ces données soit rendue publique, nous le stockons dans une base de données. Puis, une fois qu’un nombre significatif de messages de citoyens a été collecté, nous les transmettons en une fois aux services concernés à la mairie ou à la métropole. Pour chaque information réclamée, nous vous tiendrons informés de la réponse des institutions concernées.
16. Qui a participé à la construction de Radar ?
Radar est une aventure collective ! L’ergonomie et le design de l’application ont été conçus par Maxime Loisel, Victor Bossens, Eric Azara et Florent Guerlain de l’agence Datagif. C’est notre développeur web de toujours, Geoffrey Brossard de Nangka, qui a mis Radar en musique. Lina Kortobi, Karen Bastien et Brice Terdjman de l’agence WeDoData se sont, de leur côté, chargés de la construction des formulaires de numérisation des délibérations — et de leur personnalisation pour chacune de nos institutions, ce qui n’était pas une mince affaire !
Côté Mediacités, Benjamin Peyrel, Hadrien Mercier et Pierre Leibovici travaillent d’arrache-pied depuis le début de l’été sur la conception de Radar. Entre autres tâches : ils ont collecté des données pour 839 conseillers municipaux et métropolitains (photo, groupe politique, mandat, etc.), analysé des centaines de délibérations, relancé les mairies et métropoles qui rechignaient à publier des données sur les nouveaux exécutifs locaux… Les rédacteurs en chef des éditions de Mediacités (Yves Adaken, Nicolas Barriquand, Gael Cérez, Benjamin Peyrel, Jacques Trentesaux) ne sont pas en reste : ce sont eux qui ont compilé les 1 175 promesses municipales et métropolitaines et les ont patiemment catégorisées.
Nous terminerons par remercier chaleureusement nos abonné·e·s qui ont pris le temps de tester Radar en avant‐première pour nous envoyer des retours et des suggestions très précieux : Rachel, Michel, Yves, Bernard, Faria, Coryne, Yves, Maurice, Pierre, Moran, Edmond, Hugo, Christian, Armelle, Frédérique, Maxime, Françoise, Maggy, Loïc, Franck, Julien, Pierre, Pierre, Stéphanie, Grégory, Coline, Olive et Nicolas.
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