Mediacités gagne son procès contre le maire de Vienne : une victoire qui nous coûte cher

Kovacs-Wauquiez
Montage : K.Arquillo/Mediacités.

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Par Nicolas Barriquand

4200 euros, c’est la somme que le maire de Vienne Thierry Kovacs - colistier de Laurent Wauquiez aux dernières régionales - a fait perdre à Mediacités en assignant notre journal en diffamation. La justice nous a donné raison par deux fois. Mais pour préserver notre capacité d’investigation, nous avons besoin de vous.

2–0. Ce 29 juin 2021, la cour d’appel de Lyon a rejeté la plainte pour diffamation que Thierry Kovacs, maire LR de Vienne, avait déposé contre Mediacités. C’est pour nous une seconde victoire éclatante. En septembre 2020, le tribunal correctionnel de Lyon avait déjà considéré cette même plainte irrecevable, mais le premier édile du nord de l’Isère, réélu dimanche 27 juin conseiller régional aux côtés de Laurent Wauquiez, avait contesté ce jugement.

A l’origine du courroux de Thierry Kovacs, l’article que nous avons publié en novembre 2018 intitulé « À Vienne, les largesses du maire envers le directeur de l’office HLM ». Nous y racontions comment Julien de Leiris, directeur général d’Advivo (le bailleur social en question, présidé par le maire de la ville) avait été discrètement augmenté alors même que des habitants se plaignaient du mauvais entretien de certains logements. Il n’est pas inutile de rappeler que Julien de Leiris, nommé à ce poste par Thierry Kovacs, n’était autre que le directeur de campagne du même Thierry Kovacs lors des municipales de 2014…

A Mediacités, nous avons accueilli avec plaisir et soulagement la bonne nouvelle de la cour d’appel. La partie adverse nous réclamait en effet 10 000 euros au titre du « préjudice moral » et 5 000 euros pour couvrir le coût du procès. Une somme qui aurait été très lourde à supporter pour la petite entreprise de presse que nous sommes. Notre victoire a néanmoins un goût amer. Car si l’issue judiciaire nous est favorable (nous n’avons d’ailleurs perdu aucun procès depuis notre création), le droit de la presse est tel que nous ne bénéficions d’aucun dommages et intérêts. Ainsi, chaque passage au tribunal entraîne d’importantes dépenses financières mais aussi un coût redoutable en temps et en énergie. Des moyens que nous préférerions largement consacrer à la réalisation d’enquêtes.

Ainsi, « l’affaire Kovacs » nous aura coûté :

3 000 euros de frais d’avocat pour l’ensemble de la procédure – et cela grâce à un forfait d’honoraires très favorable car le prix « normal » aurait dû être près de cinq fois supérieur ! A cela s’ajoutent des frais d’huissiers pour la signification de l’offre de preuves aux parties.

4 journées mobilisées pour trois personnes : Me Vincent Fillola, notre (excellent) avocat ; Jacques Trentesaux, directeur de la publication ; Blandine Flipo, auteure de l’enquête. Pourquoi quatre ? Parce que la première audience d’appel a été reportée à une date ultérieure – après une demi‐journée d’attente – en raison d’un encombrement judiciaire. Et qu’aux trois rendez‐vous aux tribunaux, il faut ajouter l’interrogatoire de première comparution auprès du juge d’instruction lyonnais, qui ouvre systématiquement la procédure.

Des frais de transports. 

Au total, la facture avoisine 4 200 euros. Soit l’équivalent de 70 abonnements annuels à Mediacités ou le coût de cinq enquêtes d’investigation (cotisations sociales comprises).

La partie adverse, elle, aura perdu moins de temps et d’argent puisque Thierry Kovacs n’a jamais daigné se déplacer. Quant aux frais de justice, ils sont totalement indolores pour cet élu procédurier – et un tantinet susceptible – puisqu’ils sont pris en charge par ses collectivités ou organismes publics de rattachement (donc par l’argent du contribuable…).

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Cette campagne de dons se poursuit encore jusqu’au 14 juillet. N’hésitez pas à la relayer autour de vous, car d’autres échéances judiciaires se profilent pour nous au‐delà de « l’affaire Kovacs ». Voici les principales :

Le combat devant les tribunaux n’est pas terminé. Plus vous serez nombreux à nous soutenir, à nous lire et à vous abonner, plus nous serons forts pour résister à ceux qui veulent nous faire taire. Merci encore ! 

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