4200 euros, c’est la somme que le maire de Vienne Thierry Kovacs - colistier de Laurent Wauquiez aux dernières régionales - a fait perdre à Mediacités en assignant notre journal en diffamation. La justice nous a donné raison par deux fois. Mais pour préserver notre capacité d’investigation, nous avons besoin de vous.
2–0. Ce 29 juin 2021, la cour d’appel de Lyon a rejeté la plainte pour diffamation que Thierry Kovacs, maire LR de Vienne, avait déposé contre Mediacités. C’est pour nous une seconde victoire éclatante. En septembre 2020, le tribunal correctionnel de Lyon avait déjà considéré cette même plainte irrecevable, mais le premier édile du nord de l’Isère, réélu dimanche 27 juin conseiller régional aux côtés de Laurent Wauquiez, avait contesté ce jugement.
A l’origine du courroux de Thierry Kovacs, l’article que nous avons publié en novembre 2018 intitulé « À Vienne, les largesses du maire envers le directeur de l’office HLM ». Nous y racontions comment Julien de Leiris, directeur général d’Advivo (le bailleur social en question, présidé par le maire de la ville) avait été discrètement augmenté alors même que des habitants se plaignaient du mauvais entretien de certains logements. Il n’est pas inutile de rappeler que Julien de Leiris, nommé à ce poste par Thierry Kovacs, n’était autre que le directeur de campagne du même Thierry Kovacs lors des municipales de 2014…
A Mediacités, nous avons accueilli avec plaisir et soulagement la bonne nouvelle de la cour d’appel. La partie adverse nous réclamait en effet 10 000 euros au titre du « préjudice moral » et 5 000 euros pour couvrir le coût du procès. Une somme qui aurait été très lourde à supporter pour la petite entreprise de presse que nous sommes. Notre victoire a néanmoins un goût amer. Car si l’issue judiciaire nous est favorable (nous n’avons d’ailleurs perdu aucun procès depuis notre création), le droit de la presse est tel que nous ne bénéficions d’aucun dommages et intérêts. Ainsi, chaque passage au tribunal entraîne d’importantes dépenses financières mais aussi un coût redoutable en temps et en énergie. Des moyens que nous préférerions largement consacrer à la réalisation d’enquêtes.
Ainsi, « l’affaire Kovacs » nous aura coûté :
3 000 euros de frais d’avocat pour l’ensemble de la procédure – et cela grâce à un forfait d’honoraires très favorable car le prix « normal » aurait dû être près de cinq fois supérieur ! A cela s’ajoutent des frais d’huissiers pour la signification de l’offre de preuves aux parties.
4 journées mobilisées pour trois personnes : Me Vincent Fillola, notre (excellent) avocat ; Jacques Trentesaux, directeur de la publication ; Blandine Flipo, auteure de l’enquête. Pourquoi quatre ? Parce que la première audience d’appel a été reportée à une date ultérieure – après une demi‐journée d’attente – en raison d’un encombrement judiciaire. Et qu’aux trois rendez‐vous aux tribunaux, il faut ajouter l’interrogatoire de première comparution auprès du juge d’instruction lyonnais, qui ouvre systématiquement la procédure.
Des frais de transports.
Au total, la facture avoisine 4 200 euros. Soit l’équivalent de 70 abonnements annuels à Mediacités ou le coût de cinq enquêtes d’investigation (cotisations sociales comprises).
La partie adverse, elle, aura perdu moins de temps et d’argent puisque Thierry Kovacs n’a jamais daigné se déplacer. Quant aux frais de justice, ils sont totalement indolores pour cet élu procédurier – et un tantinet susceptible – puisqu’ils sont pris en charge par ses collectivités ou organismes publics de rattachement (donc par l’argent du contribuable…).
Notre indépendance a un prix
Vous le savez, notre journal ne tire ses revenus que de ses lecteurs. Vous ne trouverez dans nos pages aucune publicité et nous ne démarchons pas les collectivités pour décrocher des subventions ou des partenariats. Notre indépendance est à ce prix. Mais cette indépendance a un prix.
Pour que le zèle procédurier de Thierry Kovacs n’entrave pas notre capacité à enquêter, vous pouvez agir.
Si vous êtes déjà abonné à Mediacités (et c’est très bien !), vous pouvez nous soutenir en effectuant un don (défiscalisable à hauteur de 66%)
Si vous n’êtes pas encore abonné à Mediacités, alors c’est le moment ! Notre journal tire sa force de ses lecteurs et ils ne sont pas encore assez nombreux pour que nous soyons à l’équilibre économique. Avec vous, nous pourrons poursuivre notre mission d’intérêt public.
Le compteur ci‐dessous comptabilise vos dons et nouveaux abonnements. Nous nous donnons deux semaines pour « compenser » l’affaire Kovacs. À vous de… juger !Mise à jour 1er juillet, 9h - Moins de 24 heures ! Au lendemain de notre appel à soutenir Mediacités, notre objectif est atteint et même dépassé. Un grand MERCI à vous !
Cette campagne de dons se poursuit encore jusqu’au 14 juillet. N’hésitez pas à la relayer autour de vous, car d’autres échéances judiciaires se profilent pour nous au‐delà de « l’affaire Kovacs ». Voici les principales :
- Le maire de Jonage, une commune de l’Est lyonnais, nous poursuit pour une enquête sur la gestion très singulière de sa municipalité.
- Le maire de Rueil‐Malmaison, Patrick Ollier, nous traîne également en justice après nos révélations sur la plainte qui le vise pour « prise illégale d’intérêts », « détournement de fonds publics », « faux et usage de faux ». Cette plainte de l’association anti‐corruption Anticor fait suite à plusieurs opérations immobilières impliquant des proches de l’élu.
- Deux surveillants de prison de la région Occitanie nous attaquent en diffamation – alors même que nous avions pris soin de ne pas mentionner leurs noms – suite à la parution d’un article consacré à la surveillance par l’administration pénitentiaire de certains de ses agents soupçonnés de radicalisation islamiste à caractère terroriste.
- Le directeur de la Maison de la photographie de Lille, Olivier Spillebout, nous attaque également en diffamation en raison de passages de cet article dans lequel nous mettions en cause la bonne gestion de son association.
Le combat devant les tribunaux n’est pas terminé. Plus vous serez nombreux à nous soutenir, à nous lire et à vous abonner, plus nous serons forts pour résister à ceux qui veulent nous faire taire. Merci encore !
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