Contraint de démissionner de tous ses mandats suite à des articles publiés notamment par Mediacités, Emmanuel Agius, ex-premier adjoint de la maire de Calais, s’en est pris à leur auteur, Morgan Railane, accusé de vouloir « le traîner dans la boue ». Une stratégie de défense qui n’est malheureusement pas une première…
Il n’a pas pu s’empêcher. En annonçant le 2 mars sa démission de tous ses mandats suite aux révélations le concernant, Emmanuel Agius, l’ex-bras droit de la maire de Calais, s’en est pris ouvertement à l’auteur des articles, notre collaborateur Morgan Railane. Qualifié tour à tour de « triste individu » et de « pseudo journaliste » qui « a décidé de me traîner dans la boue », Morgan Railane serait, aux yeux d’Emmanuel Agius, le digne représentant d’un « tribunal médiatique » qui « a désormais droit de vie ou de mort sur chacun ». Excusez du peu !
L’élu s’est ensuite engagé dans une analyse douteuse dont, dit‐il, « il n’est pas dupe ». « Cette machination n’est ni plus ni moins qu’une cabale politique dont je ne suis pas la véritable cible », écrit‐il. Au travers lui, ce serait la maire Natacha Bouchart qu’on viserait. Et de conclure son communiqué par cette question : « A deux ans des municipales, à qui profite le crime ? » Et tous les regards de se tourner vers le Rassemblement national…
« Quand le sage désigne la lune… »
Par un « subtil glissement », le « pseudo‐journaliste » Morgan Railane devient ainsi, l’instrument – voire le complice – du RN… Les faits, eux, sont totalement oubliés dans l’histoire. La BMW série 2 de fonction attribuée au président de Terre d’Opale Habitat (TOH) Emmanuel Agius pour « nécessité absolue de service » ? Oubliée. Le logement social de TOH vendue à sa compagne, mais aussi à la fille de celle‐ci ? Enterré. Ce local commercial loué par TOH à la belle‐famille du président ? Absent du discours. Comme le dit le proverbe, « quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt ».
Parmi les nombreuses réactions politiques qui ont suivi, celle de Jean‐Pierre Moussally, chef de file des Verts calaisiens, est sans doute la plus assassine : « Emmanuel Agius a choisi de se poser en victime. C’est révélateur d’un comportement déviant, cherchant toujours à faire porter le tort aux autres sans jamais se regarder dans un miroir. Pourtant les faits sont là. Il y a une différence entre servir, et se servir. » On ne saurait mieux dire.
Dénigrements
Mediacités apporte son plein soutien à Morgan Railane, un enquêteur opiniâtre et expérimenté (il compte vingt‐et‐un ans de carte de presse, dont treize en tant que directeur de l’agence Aletheia). Un journaliste reconnu qu’Emmanuel Agius avait jugé digne de recevoir longuement dans son bureau de l’hôtel de ville de Calais, le 30 janvier. Sans doute espérait‐il à l’époque parvenir à éviter la publication de notre enquête… Nous apportons d’autant plus volontiers notre soutien à Morgan Railane que ce genre d’attaques contre la presse – et spécialement contre Mediacités – se multiplient.
« Pseudo‐journalistes » ? C’est ce même terme que Me Alain Jakubowicz avait utilisé pour nous disqualifier, le 17 octobre 2023 dernier, lors de l’audience au tribunal judiciaire de Lyon qui nous opposait au promoteur lyonnais Alila. Avant de dénigrer une enquête que nous aurions monté en épingle dans le seul but de « battre monnaie », car nous avions lancé une collecte auprès de nos lecteurs afin de nous aider à supporter nos frais de justice.
La religion des faits
L’ancien ministre et maire de Rueil‐Malmaison n’a pas été plus tendre lorsqu’il a insinué que nous étions partie prenante d’une « officine de justiciers aux arrière‐pensées politiques » alors que nous nous interrogions sur les conditions de vente d’un bien municipal à un promoteur en affaire avec son fils, Sébastien Ollier. Voilà quelques années, le président de la Métropole européenne de Lille, Damien Castelain, n’avait pas hésité à exprimer en séance plénière toute la « haine » qu’il éprouvait face à ce qu’il considérait comme « des insinuations abjectes et infondées » à la suite de nos révélations sur la prise en charge de dépenses personnelles par la collectivité. Des faits qui lui valent pourtant aujourd’hui de devoir en répondre au tribunal !
Être mû par la seule volonté de faire le buzz pour vendre notre journal ? La critique revient sans cesse dans la bouche des personnes visées par nos enquêtes. La députée du Nord Violette Spillebout, elle, a été encore plus loin. L’élue, qui nous a attaqué pour « chantage » puis, après classement de l’enquête, qui a récidivé pour « harcèlement à connotation sexuelle ou sexiste », a carrément qualifié Mediacités de « tabloïd » pratiquant « du journalisme de chambre à coucher » et guidé par le seul souci de « faire du clic ».
La ficelle est un peu grosse. Elle est aussi dangereuse. Car à disqualifier ainsi la presse, on sape du même coup l’un des contreforts de la démocratie. Tout anathème est un poison lent aux effets délétères. Comme journalistes, nous avons la religion des faits. Nous n’entendons être combattus qu’à l’aune de ceux‐ci. Avons‐nous dit vrai ? En cas de litige, seule la justice doit trancher sur la base de faits objectifs. Pas de règlements de compte à l’emporte-pièce.
La liberté de la presse ne peut être effective que si elle est la même pour tous elle ne peut être utilisée que pour encenser les personnes dirigeantes.
Morgan Railane a simplement fait son métier de journaliste,en respect de la déontologie,l,information du public
Tout‐à‐fait avec vous mon soutien total avec les journalistes .…
Bravo, Médiacités, ne vous laissez pas abattre par quelques personnes malhonnêtes !
Comme c’est bien dit : « La ficelle est un peu grosse. Elle est aussi dangereuse. Car à disqualifier ainsi la presse, on sape du même coup l’un des contreforts de la démocratie. Tout anathème est un poison lent aux effets délétères. Comme journalistes, nous avons la religion des faits. »
(extrait ; s’agissant de Mediacités)
Ce n’est pas la première fois et sans doute pas la dernière… Mais les lecteurs savent de quel bois vous êtes fait et l’honnêteté dont vous faites preuve. Bon courage à tous les journalistes de Médiacité !
Je ne dirais qu’une chose :« tu veux tuer ton chien, tu dis qu’il a la rage » !
« Les doigts dans le pot de confiture » et malgré tout, ils nient !
Il faut en finir avec ces « profiteurs » !
Une baisse des retraites se profile pour réduire le déficit public de 20 milliards, Messieurs/Mesdames les Députés/Sénateurs qui viennent de s’augmenter largement au prétexte d’une hausse de l’inflation, n’avez‐vous pas honte ?!